Publié le Mercredi 19 décembre 2012 à 16h49.

Une condamnation au service de la psychiatrie sécuritaire

Le tribunal correctionnel de Marseille vient de condamner à la peine stupéfiante de un an de prison avec sursis le Dr Canarelli, une psychiatre poursuivie pour homicide involontaire, à la suite d’un meurtre commis par un de ses patients.

Cette condamnation s’inscrit dans le climat sécuritaire dans laquelle reste plongée la psychiatrie. L’exploitation médiatique et politique de faits divers dramatiques mais rarissimes sert à justifier l’instauration d’une psychiatrie de maintien de l’ordre public dont les psychiatres et les équipes de psychiatrie doivent être les garants, alors que les moyens pour soigner s’amenuisent un peu plus chaque jour.

Cette condamnation aura de lourdes conséquences : elle est un signal fort envoyé pour un retour systématique à l’enfermement des « malades mentaux » dans des établissements psychiatriques ou (version « moderne ») à leur domicile. Ce retour au « grand renfermement » n’évitera pas pour autant les passages à l’acte, mais contribuera à coup sûr à rendre encore plus insupportable la souffrance et la vie des malades.

Il est dramatique qu’après les années Sarkozy, aucun signe de changement pour une psychiatrie plus ouverte et plus humaniste ne soit pas à l’ordre du jour dans ce domaine comme dans les autres.

Montreuil, le 19 décembre 2012