Publié le Vendredi 26 juillet 2013 à 12h17.

Brétigny : les charognards à l’œuvre !

La catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge aura de nouveau donné l’occasion à certains médias, à des porte-parole politiques, et des « syndicalistes » policiers peu scrupuleux, d'exprimer la pleine mesure de leurs talents... À l’heure même où les équipes du Samu et des pompiers s’activaient sur les lieux du drame pour dégager les corps des victimes, et porter secours aux blesséEs, toute une série de braves gens écrivaient, sur la seule foi de tweets, de rumeurs non vérifiées, toutes démenties par la suite, un scénario de série Z : « Oh ! qu’elle est dangereuse la banlieue »...

Mensonges, fantasmes et préjugésC’est le syndicat de la police Alliance qui ouvrira la boîte à fantasmes, par la voix d’une de ses responsables interviewée sur Europe 1, parlant d’un « groupe de jeunes qui semblent porter secours aux victimes... mais les policiers sur place se rendent compte que ces individus sont présents pour dépouiller les victimes et notamment les premiers cadavres ». Il n’en faudra pas plus pour que, de l'UMP jusqu’au F Haine, la meute réactionnaire se déchaîne. Éric Ciotti, délégué général de l'UMP, reprend sans hésiter « l’information » et parle lui de « plusieurs bandes d’individus qui ont profité de la catastrophe pour caillasser sans raison et voler les victimes et les secouristes » (Alliance ne parlait que d’un seul groupe...). Toujours à l’affût d’une opportunité pour déverser sa haine des jeunes des quartiers populaires, le Front national condamnait très fermement « les comportements abjects et immoraux de voyous qui jusque dans l’horreur d’un tel drame continuent leur sale besogne, voler, piller et faire mal. Ces voyous méritent des condamnations exemplaires ». Intox, divulgations intempestives de rumeurs et de mensonges, sont devenues les plus sûrs outils de la droite et l’extrême droite pour distiller leur venin raciste. « Calomniez, calomniez... il en restera toujours quelque chose »... En cela, ils sont aidés par la dérive de certains médias en mal de sensations qui préfèrent l’audimat à l’exercice d’un journalisme d’enquête et d’investigation.

Alain Pojolat