"Assez minable" selon le Premier ministre, le départ de Gérard Depardieu pour Néchin, village belge situé à la frontière avec la France. Il va y retrouver quelques grandes fortunes comme la famille Mulliez, propriétaire de Auchan. « Tout cela pour ne pas payer d'impôt, pour ne pas en payer assez » insiste Ayrault. « Quand j'entends les niveaux de rémunération des dirigeants du CAC 40, je me dis qu'on a bien fait d'augmenter la fiscalité pour les hauts revenus (...). Parce qu'on a besoin de solidarité dans notre pays. » Que Depardieu, soutien de Sarkozy, n'attire pas la sympathie, c'est évident. Mais l'indignation feinte de cette déclaration faite à l'issue de la conférence nationale sur la pauvreté est pour le moins hypocrite. Non seulement ce gouvernement ne s'attaque pas aux grandes fortunes, mais il est tout entier dévoué à leur cause. Il vient de leur faire cadeau de 20 milliards alors qu'il augmente les impôts pour le plus grand nombre et en particulier les taxes qui frappent les plus pauvres.Les frasques indécentes des riches soulèvent un coin du voile sur les scandaleuses fortunes accumulées par une minorité. Au moment même où Depardieu s'exile dans les champs de betterave, il vend sa propriété parisienne : « Propriété de 1 800 m² habitables comprenant l’hôtel de Chambon construit au xixe siècle, inscrit aux Monuments historiques, agrémentée d’un jardin et de terrasses. De l’autre côté du jardin, un second bâtiment de type loft, éclairé par un puits de lumière, superbe pièce d’architecture et de design (…) Ascenseur, balcon, piscine, cuisine équipée ». Le tout pour quelque 50 millions d'euros !Pour échapper au fisc, Depardieu se dit citoyen du monde, celui du fric et de la richesse mondialisée…Yvan Lemaitre
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Faujour