Publié le Jeudi 4 juillet 2013 à 12h43.

Édito : yes we scan !

Les prophéties orwelliennes n’en finissent pas de trouver réalité : le dernière en date, le scandale de la NSA (National security agency), agence américaine d'espionnage... à l’écoute du monde.C’est l’ingénieur informaticien américain Edward Snowden qui a révélé l’étendue du réseau de surveillance américain, qui, loin de s’arrêter à ses propres frontières, espionne le monde entier. Les oreilles de la NSA sont par exemple capables de collecter près de 500 millions de « contacts » par mois en Allemagne. Cette nouvelle affaire fait suite au déjà oublié « Échelon », réseau de surveillance européen de la NSA, qui avait provoqué la constitution d’une commission d’enquête du Parlement européen à laquelle Alain Krivine, alors député européen, avait participé au début des années 2000.

Le scandale s’est amplifié quand Die Spiegel a révélé que des bâtiments de l’Union européenne sont aussi sur écoute. Il s’agit bien entendu d’une atteinte dramatique aux libertés publiques et individuelles, puisque n’importe quel quidam peut se retrouver espionné, de son mail à ses communications, par les différents barbouzes yankee, français ou encore anglais, tout autant qu’un état souverain. Une série de mots « suspects », prononcés ou écrits lors d’une conversation téléphonique ou électronique, et Big brother vous regarde...Il s’agit également du visage invisible de la guerre commerciale que se livrent les différents pays occidentaux, à l'image de la concurrence Airbus et Boeing, guerre qui conduit les États à mettre en place des moyens d'espionnage commercial et industriel.

Mais avec des lois de plus en plus liberticides, des nouvelles technologies (internet, smartphone, réseaux sociaux) qui nous fliquent, des multinationales telles que Google qui négocient avec des dictatures la mise en place de filtres sur le réseau, la surveillance des individus franchit aujourd'hui un seuil inégalé. Cet espionnage n’a pas servi à déjouer les attentats de 2001, mais est par contre responsable de la persécution à travers le monde de syndicalistes, de révolutionnaires comme celles et ceux assassinéEs ces deux dernières années en Égypte ou encore d’opposantEs comme en Chine.

Alors attention : si vous dites « socialisme », « barricade », « action » et « États-Unis » au téléphone, Mickey est à l’écoute !

Thibault Blondin