Publié le Mercredi 11 juillet 2018 à 14h57.

La grève des postierEs du 92 se poursuit

Après plus de 100 jours de grève, le point sur la grève des postierEs des Hauts-de-Seine (92).

Le 26 juin dernier, les postierEs du 92 entraient dans leur quatrième mois de grève. Au départ, la grève est partie contre le licenciement de leur représentant syndical SUD PTT, Gaël Quirante, mais rapidement se sont ajoutées les revendications concernant les conditions de travail et le manque de personnels. Les grévistes réclament ainsi la fin des réorganisations et l’embauche en CDI des intérimaires. 

Politique de la terre brûlée

La grève commence sérieusement à perturber la distribution du courrier : entre 15 % et 20 % des tournées ne sont plus assurées dans le département. À tel point qu’une sénatrice LR, Christine Lavarde, voudrait déposer un projet de loi pour imposer un « service minimum ». Eh oui, les bourgeois s’aperçoivent que, derrière le courrier qu’ils reçoivent, ce sont des travailleurEs qui bossent pour que ça fonctionne ! 

Face à cette grève, la direction de La Poste joue la politique de la terre brûlée. Depuis le 26 mars, elle a refusé de recevoir les grévistes en délégation et d’étudier sérieusement leurs revendications. Elle n’a fait aucune contre proposition. Au contraire, elle tente de jouer le pourrissement en utilisant la matraque : des cadres de la direction ont menacé, voire violenté des grévistes, et plusieurs fois la police est entrée, armée, dans les centres, pour tenter d’empêcher les prises de parole des grévistes. La direction tente également d’asphyxier financièrement les facteurs et factrices : c’est ainsi que la plupart des grévistes se sont retrouvés avec des paies à 0 euros ! 

Violences policières

Le déchaînement contre les grévistes a atteint un de ses paroxysmes le 5 juillet dernier, lorsque Nordine, un des grévistes, a été très violemment interpellé, alors que postiers et postières s’étaient rendus à Paris au côté de la famille d’Adama Traoré pour annoncer la manifestation contre les violences policières du 21 juillet. Les flics lui ont asséné des coups, l’ont soulevé en le maintenant tête en bas, l’ont traîné à terre, lui ont enfoncé des doigts dans les yeux... Il s’est retrouvé 18 heures en garde à vue, avant d’être libéré avec un simple « rappel à la loi » : autant dire qu’il n’y avait rien contre lui. Il va porter plainte contre la police pour obtenir réparation après les blessures et la privation de liberté qui lui ont été infligées. Pour les flics et les dirigeants, la convergence des grévistes avec les victimes des violences policières est en effet insupportable. 

Une détermination intacte

Malgré cela, la détermination des grévistes reste intacte. Car ils et elles le savent : reprendre le travail serait une défaite face à la direction. Ils et elles sont donc décidés à poursuivre la grève, y compris durant l’été. Mais pour cela, il est indispensable qu’ils bénéficient du soutien des autres secteurs, et notamment de leur soutien financier. C’est pourquoi il est indispensable de verser et d’inciter les autres autour de soi à verser à la caisse de grève1