Publié le Mercredi 19 décembre 2018 à 14h50.

La marche pour la réouverture de la maternité du Blanc est arrivée à Paris

Ils et elles étaient un peu plus de 200 au départ de la Marche des oreilles, le 1er décembre, pour réclamer la réouverture de la maternité du Blanc. Les membres du collectif CPasDemainLaVeille étaient aussi nombreux en arrivant à Paris samedi dernier, avec notamment des membres de l’intersyndicale de l’hôpital de Vierzon.

Après 16 jours de marche, en se ­relayant ou en faisant le trajet en entier pour certainEs, l’arrivée samedi dernier s’est faite dans un premier temps à la mairie du 14e arrondissement de Paris, qui invitait les défenseurEs de la maternité du Blanc à venir manger dans la cour. On a pu retrouver des soutiens comme Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon, des acteurs et actrices de luttes dans les hôpitaux ou encore des militantEs du NPA et des éluEs locaux. 

Une marche contre le mépris

La dernière étape a repris en début d’après-midi, en direction de l’Élysée afin de transmettre, au chef de l’État, des oreilles confectionnées pour montrer que les marcheurEs ont besoin d’être écoutéEs. Geste plus symbolique qu’autre chose, le collectif ayant bien compris que ce n’était pas un problème d’entente ou de compréhension, mais bien d’une volonté politique de fermer des services, des petites unités, de supprimer des lits...

Cela dit, à défaut d’avoir réellement obtenu satisfaction, la marche de plus de 300 kilomètres a permis d’obtenir trois rendez-vous en deux semaines : rencontres avec le préfet, la directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) et un membre du cabinet d’Agnès Buzyn. 

Entre un préfet qui ne souhaite pas contredire les décisions prises auparavant et une directrice de l’ARS qui fait la politique de l’autruche en ne répondant pas sérieusement aux arguments solides des conviéEs, le mépris a continué de plus belle. D’ailleurs, à la suite de cette réunion, la délégation du Blanc a fermé symboliquement l’ARS pour cause de dangerosité (en réponse à Agnès Buzyn qui jugeait la maternité dangereuse). 

Un bébé né aux urgences

Comble du cynisme, quelques heures plus tard, la ministre de la Santé annonçait publiquement : « Je ne reçois pas systématiquement les gens qui protestent contre une fermeture. » Et, cerise sur le gâteau, elle déclarait par la suite : « On assure le transport des femmes enceintes vers l’hôpital de leur choix, on leur offre même une nuit d’hôtel en cas de besoin : le service qu’on offre aujourd’hui est bien meilleur que ce qu’on leur proposait. »

D’ailleurs, la rencontre au ministère ce lundi 17 décembre n’a pas fait avancer les choses tant le gouvernement est décidé à ne pas faiblir. 

Le mépris et les mensonges sont devenus le quotidien subi par les défenseurEs de la maternité. La naissance d’un bébé aux urgences du Blanc dans la nuit du 30 novembre aurait dû relancer le dossier. Mais le rouleau compresseur qui écrase et ferme tout sur son passage est en marche, et la fermeture du bloc de chirurgie pendant le week-end a été évoquée lors du dernier conseil de ­surveillance de l’hôpital. 

Mais la détermination est toujours là, et de nouvelles actions vont bientôt voir le jour.

Antoine Godon (NPA 36)