Le scandale Cahuzac est tel que le gouvernement Hollande-Ayrault a été obligés de faire publier le patrimoine de ses ministres. Mais, c’est en fait, une opération de diversion. La saignée de l’évasion fiscale est énorme pour la société. Rien qu’en France, 60 à 80 milliards d’euros par an. C’est plus que le budget de l’Education nationale. Plus que la charge annuelle de la dette, au nom de laquelle les Cahuzac imposent la casse de nos droits sociaux et des services publics, et la hausse des impôts sur les classes populaires (comme la TVA).
Mais l’affaire Cahuzac ne se limite pas à la fraude. Ce qui est en cause, c’est la proximité entre le monde des affaires et la classe politique, même si ça ne passe pas toujours par des transferts d’argent. Cette classe politique cède à la moindre pétition informatique des prétendus « pigeons » qui ne veulent pas payer d’impôts. Elle reste sourde aux manifestations contre l’ANI et aux actions des salariés des entreprises menacés de licenciement, en premier lieu celles des PSA Aulnay.
Face à ce trompe l’œil qu’est la publication des patrimoines, le NPA propose trois mesures immédiates :
- donner aux services fiscaux les moyens de traquer la fraude, y compris celle qui pourrait émaner des éluEs, en recrutant les personnels nécessaires à de véritables contrôles sur les revenus du capital et des entreprises, hors de toute ingérence des directions et du ministère.
- interdire aux entreprises de rémunérer, à quelque titre que ce soit, hommes politiques et fonctionnaires, en rendant totalement impossible les passages du public au privé lorsque qu’il y a une proximité de secteur.
- lever le secret bancaire et interdire les opérations avec les paradis fiscaux. Pour cela, face à l’ingéniosité de la finance, il faut mettre les banques sous la tutelle des salariés et de la population, autrement dit les socialiser avec expropriation de leurs actionnaires.
Montreuil, le 15 avril 2013