Publié le Lundi 16 mars 2020 à 19h17.

À la Ville de Paris, la désorganisation face au Coronavirus

Les services publics sont sollicités, notamment ceux de la municipalité, face à la crise, pour assurer ce que personne d’autre ne peut faire... (Crèche, écoles, Ephad, services sociaux, état civil, ramassage des ordures…). Ceux qu’on accuse pourtant en permanence d’être inutiles et à supprimer se retrouvent en première ligne. 

Pourtant les conditions semblent inadaptées par de nombreux aspects. Des plans en cas d’urgence sont censé être mis en place.

Ainsi, dans un premier temps, les parcs et jardins ont été ouverts lundi avec des équipes réduites. Puis les instructions de fermer sont arrivées lundi après-midi les jardins étant difficilement juges indispensable... 

De même, dimanche soir, il était confirmé que les personnels de la Ville dans les écoles (Atsem, cantinières, etc.) devaient se présenter dans les écoles lundi matin. Pour qu’une partie des agents attendent des consignes qui ne venaient pas et soient renvoyés chez eux car il n’y avait pas d’enfants à accueillir...

Dans les services « indispensables », par exemple l’état civil, qui tient les registres des naissances et des décès, rien n’est prévu pour accueillir le public de façon sécurisée : pas de matériel, tandis que les locaux ne sont pas adaptés et encore moins modifiés. Des locaux souvent de petite taille dans lequel le virus peut se propager.

À la collecte des ordures même, les personnels ne disposent pas de gel hydro-alcoolique.

Suite au recensement des usagers ayant besoin d’accueil en crèche, une trentaine de crèches devaient être ouvertes. Tous les personnels sont convoqués pour organiser un redéploiement vers les différentes crèches, ou centre PMI mais aussi Ephad (ce qui n’est pas sans poser de problème pour les collègues). La question c’est dans quelles conditions cela va se faire…

Le désordre et le mépris

Tous les personnels convoqués l’ont été au mépris de précautions de sécurité, en particulier l’utilisation des transports en commun. Cela montre d’autant plus le mépris pour les agents municipaux – souvent en catégorie B ou C de la fonction publique – que les enseignants ont reçus enfin dimanche soir la consigne de rester à domicile.

Enfin, la mairie prétend que, pour les personnels contractuels, on considérera que leur service a été fait même si les établissements sont fermés, et qu’ainsi ils garderont leur rémunération, mais il n’y a aucune garantie pour les vacataires, malgré les demandes des organisations syndicales.

C’est donc globalement le désordre qui domine, les injonctions contradictoires et le manque de transparence (beaucoup de collègues n’ont pas d’information par la Ville), et par conséquent des choix qui peuvent s’avérer dangereux. 

Les services publics sont indispensables face à la crise. Mais il faut donner les moyens aux agents de faire leur travail, d’être protégés en faisant leur travail. Et ainsi permettre d’aider à résoudre la crise et non l’aggraver. Cela suppose de continuer à contester les causes des difficultés du service public :  la suppression massive de postes, des politiques d’économie au mépris des capacités à assurer le service…