Mais quelle tête aura donc le nouveau gouvernement proposé par Attal ? Ah non attendez Barnier ? Ah non… Lecornu ! C’est qu’à force de se succéder en se ressemblant, on finit par s’y perdre. Mêmes costumes, mêmes têtes, mêmes idées, comme si, décidément, le problème n’était pas de savoir qui prenait la tête du gouvernement, mais bien pour quoi faire.
Le problème c’est bien le budget, porté par toujours le même néolibéralisme. L’objectif reste inchangé : faire des cadeaux aux plus riches, qui ont vu leurs fortunes quadrupler depuis une décennie, et taper toujours plus sur les plus précaires, les plus fragiles et les services publics — baisse des APL, suppressions de lits dans les hôpitaux, classes surchargées, retraites de plus en plus tardives et pensions plus faibles…
Et pourtant de l’argent il y en a : plus de 211 milliards d’euros d’aides aux entreprises, 100 milliards versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40, au moins 90 milliards de fraude fiscale, 413 milliards pour l’armement, c’est autant de moins pour les services publics et les biens communs.
C’est qui les assistés ?
Pour faire passer leur programme illégitime, injuste et inégalitaire, le pouvoir instrumentalise la crise institutionnelle tout en usant et abusant de la répression. L’agitation autour des péripéties gouvernementales et parlementaires tend à occulter la dégradation de nos conditions de vie, et il faudrait ne rien dire pour ne pas accentuer l’instabilité politique ! La répression cogne : quartiers, personnes racisées, militantEs, toustes celleux qu’ils appellent des « assistés », des « tricheurs », des « menteurs » quand nous dénonçons leurs contre-réformes qui s’enchaînent : retraites, assurance chômage, Aide médicale de l’État…
Pourtant ce sont bien eux qui vivent dans un monde de tricheurs, d’assistés et de menteurs. En témoigne la récente condamnation de Nicolas Sarkozy pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement lybien de sa campagne présidentielle de 2007. Bel exploit ! C’est la deuxième fois qu’un président de la 5e République est condamné à de la prison ferme. Le premier ? C’était lui aussi, pour l’affaire Bygmalion. Cette fois, sa peine ne sera pas aménagée tout de suite, et il va bien faire de la prison. Cependant, il n’est ni le premier ni le dernier à avoir profité de sa position pour son propre compte.
Résister est un besoin vital
Dans le même temps, l’extrême droite progresse et elle n’attend qu’une chose : qu’on s’affaiblisse, qu’on perde le nord. En faisant preuve d’une démagogie absolue, elle pointe du doigt les écarts des personnalités politiques condamnées, tout en ne faisant pas mieux et en propageant ses idées nauséabondes, alimentées par un gouvernement qui tape sur les étrangers, les sans-papiers, les femmes voilées et le mouvement de solidarité avec la Palestine… et qui s’appuie sur les médias pour en faire la diffusion à grande échelle.
Alors plus que jamais nous devons résister à la fois aux attaques et au brouillard dont la politique de Macron nous entoure. C’est-à-dire retrouver la bonne direction : celle de la solidarité de classe qui nous oblige à nous unir. Partout nous devons nous mobiliser : assemblées générales, manifestations, rassemblements, blocages et surtout, la grève. Arrêtons de produire pour ceux qui nous exploitent, bloquons tout, à la source. Rendons leur la vie impossible. Reprenons la rue, dans tout ce que ça implique : pour être dans la rue, nombreux et nombreuses à manifester, nous devons aussi quitter nos postes de travail.
Nous devons avancer sur nos revendications, pensées par nous et pour nous : augmenter les salaires, revenir à la retraite à 60 ans, diminuer notre temps de travail, investir massivement dans les services publics, pour répondre aux besoins de formation, de santé… Cela exigera aussi d’annuler la dette, de supprimer les subventions aux grandes entreprises et d’exproprier les banques. Oui reprenons la rue, et tout ce qui va avec.
Aurélie-Anne Thos