Publié le Vendredi 24 décembre 2010 à 12h07.

L’eau n’est pas une marchandise !

Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) est une ville cheminote de 17 000 habitants de l’agglomération tourangelle. Bien que la municipalité soit PCF depuis 1920, la distribution de l’eau est privatisée et assurée par Veolia. Dès la campagne municipale de 2007, avec la liste « 100 % à Gauche », alors initiée par la LCR, nous avions fait de la municipalisation de la gestion de l’eau, un des axes importants de notre programme. Résultat : 9 % des voix et un élu. Cette revendication était aussi portée par la liste Arial (soutenue par les Verts) qui elle aussi a eu un élu (après avoir refusé de faire liste commune avec nous). Depuis 2007, ces deux élus n’ont eu de cesse de rappeler cette exigence à la municipalité. À un an de la fin du contrat et après avoir tout fait pour éviter le débat public, la majorité municipale  se prépare à renouveler le contrat avec Veolia en se basant sur une étude menée par un cabinet d’études. Les arguments avancés par la municipalité sont les suivants : le contrat est un contrat qui garantit un bon entretien du réseau et un bon prix de l’eau (ce qui est assez vrai). De plus, l’étude menée tend à démontrer qu’un passage en régie direct impliquerait une forte augmentation des prix.Quant à la question de la gestion publique de l’eau, c’est pour le PCF local, une lutte à mener au niveau national. L’heure est donc à la mobilisation. Avec la mise en place d’un collectif, « L’eau n’est pas une marchandise » (soutenu par le NPA, EÉ-Les verts et la Fase) a débuté une campagne de pétition « Veolia hors Saint-Pierre ». La première réunion publique, réussie, avec Jean-Luc Touly (ex-cadre de Veolia) a permis de comprendre comment le groupe s’y prend pour nous arnaquer. Parfois de façon très légale (mais inadmissible comme le reversement avec retard de la TVA ou des taxes publiques de l’Agence de l’eau) mais très souvent de façon moins légale en facturant des « services » non effectués ou la location de compteurs. Touly nous a confirmé que les relations très opaques entre les décideurs politiques de tous bords et ces multinationales de l’eau – mais aussi des déchets, de l’assainissement, des ordures ménagères etc. – méritaient à elles seules le passage en régie. Il a également montré comment Veolia entretenait avec les collectivités locales des relations qui dépassaient le simple cadre de leur délégation de service public, en subventionnant des projets municipaux, des publicités... à la limite de l’illégalité et selon un intérêt bien déterminé, surtout à l’approche des renouvellements de contrats. Il a dénoncé la partialité de tous les cabinets d’étude qui répondent toujours à une commande et orientent donc leurs rapports, en particulier en annonçant des hausses de prix liées aux coutes de personnel en cas de municipalisation ! Il s’agit maintenant d’imposer à la municipalité le retour en régie publique de la gestion de l’eau en affirmant qu’il s’agit d’un choix politique qui à moyen et long terme sera bénéfique pour la population. Déjà, les élus PS du conseil municipal souhaitent se donner du temps pour une étude moins partiale. Au-delà du cas de Saint-Pierre, la bataille pour une gestion publique de l’eau est un combat plus que d’actualité. À la suite d’une jurisprudence, les contrats de gestion d’eau liant des collectivités avec des délégataires privés (Veolia, la Lyonnaise, la Saur...) doivent se terminer avant fin 2014. La gauche gestionnaire est donc au pied du mur. Gagner localement ces batailles, c’est préparer la mise en place d’un service public national de l’eau !Comité de Saint-Pierre-des-Corps