Publié le Mercredi 30 novembre 2016 à 08h52.

Touche pas à ma ZEP ou alors ça va péter !

Les enseignants des lycées relevant d’éducation prioritaire étaient de nouveau en grève ce mardi 29 novembre. Lors de cette journée de mobilisation, ils ont choisi d’adresser un ultimatum à Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Education nationale.

 

Priorité à l’éducation ils avaient dit ?

Alors que le PS s’apprête à lancer ses primaires pour la désignation d’un candidat pour les prochaines présidentielles, après s’être attaqué à l’ensemble de nos acquis sociaux, Hollande et ses sbires comptent sans doute nous ressortir leur dernière carte : leur soi-disant priorité à l’éducation !

Dans ce contexte, la mobilisation des enseignants des lycées ZEP est comme un gros caillou dans leurs chaussures… Elle révèle au grand jour que la priorité n’était qu’un argument de campagne. Après avoir fait sortir des dizaines d’écoles et de collèges des classements ZEP en 2014, le gouvernement a pris la décision en catimini de faire sortir l’ensemble des lycées de l’éducation prioritaire.

Etre classé en ZEP pour les établissements signifiait une attribution de moyens un plus importante permettant par exemple de maintenir des effectifs plus légers dans les classes ou d’organiser des dédoublements de certains cours permettant de meilleures conditions d’enseignement avec des élèves qui en ont plus besoin. Pour les enseignantEs, le classement en ZEP signifiait aussi le droit à une prime et une bonification des points de mutation.

Mais donner plus d’argent aux plus pauvres, ça fait trop de gauche pour ce gouvernement et mettre des moyens pour l’éducation, c’est has been, alors un bon coup de balais dans tout ça en toute discrétion... Voilà ce qu’envisageait Hollande et son gouvernement.

 

Mais ils risquent de se prendre un retour de manche parce que la mobilisation s’étend

La mobilisation initiée début septembre par une poignée d’établissements des Hauts-de-Seine a fait des émules. Les premiers lycées mobilisés ont décidé de se regrouper dans un collectif « Touche pas à ma ZEP » constitué autour d’un appel et se sont adressés à tous les lycées de France. Aujourd’hui près de 90 établissements sont signataires de cet appel.

Ils réclament la définition et la publication d’une carte élargie des lycées classés en éducation prioritaire ainsi qu’un label ZEP contraignant en termes de moyens.

La mobilisation prend maintenant une dimension nationale, puisque le 29 novembre il y avait des établissements en grève dans les académies de la région parisienne, mais aussi des Lille, Dreux, Lyon, Marseille, Oise, Rouen... Dans certains endroits, les lycéens commencent à rejoindre la bagarre provoquant la panique et des réactions démesurées de la police.

 

Dernier avertissement avant la grève reconductible !

La stratégie du gouvernement a d’abord été d’ignorer les enseignants mobilisés, puis de les méprisés en refusant de les recevoir ou de leur répondre. Mais comme la colère ne faiblissait pas, ils cherchent maintenant à les diviser. Ils vont tenter d’éteindre le feu en donnant des heures supplémentaires aux lycées le plus virulents. En visite à Marseille, Najat Vallaud-Belkacem a annoncé la création de 450 postes pour les lycées le plus « défavorisés ». Un simple effet d’annonce en espérant éteindre la contestation, mais elle refuse toujours de publier une réelle carte des établissements classés éducation prioritaire ce qui signifierait bien sûr la mise en place de moyens pérennes pour ces lycées.

Alors les enseignants réunis en AG le mardi 29 novembre lancent un ultimatum à la ministre. Sans satisfaction des leurs revendications, ils lanceront une grève reconductible à partir du lundi 3 janvier. Ils refuseront d’assurer la rentrée et de reprendre le travail avant l’annonce de ce classement.

Correspondante