L’année 2010 touche à sa fin. Sans grande surprise, elle a été marquée au niveau international par une accentuation de la crise et son développement partout dans le monde. En Europe, les politiques d’austérité, faisant payer la crise à l’ensemble du monde du travail, ont été mises en place aussi bien par des gouvernements de droite que de gauche et soutenues voire incitées par le FMI et son président, Dominique Strauss-Khan.
Partout les mêmes politiques sont menées avec, au centre, la généralisation des plans de réduction des dépenses publiques qui entraînent des attaques contre les droits et acquis sociaux de grand ampleur
: réduction massive du nombre de fonctionnaires, privatisation des derniers services publics, baisse des salaires des fonctionnaires, recul de l’âge légal du départ à la retraite, augmentation du temps de travail... Mais cette année a été aussi marquée par le retour de la lutte des classes sur la scène politique, le réveil de la combativité ouvrière. Cela a été surtout vrai en France avec les deux mois de mobilisation exceptionnelle contre la réforme des retraites mais c’est aussi le cas au Portugal, dans l’État espagnol, en Grande-Bretagne, en Grèce, en Italie où les jeunes, les salariés, les précaires refusent les politiques d’austérité et exigent partout une autre répartition des richesses. D’autant plus que cette année de crise a aussi été marquée par l’explosion des profits des entreprises du CAC 40 puisque pour le seul premier semestre leurs profits ont fait un bond de 70 %. Mais c’est aussi une année où, encore une fois, les principaux patrons du CAC 40 ont reçu des rémunérations plus qu’indécentes. En effet, Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan a gagné 9 240 809 euros, c’est-à-dire 572 années de salaire d’un smicard. Le dirigeant de Sanofi Aventis qui vient d’annoncer un nouveau plan de licenciement alors même que les profits de son entreprise explosent, a gagné cette année près de 8 millions d’euros. En un an, il gagne à lui seul ce que perçoivent 514 salariés au Smic réunis !
Au-delà de ces deux exemples, les 955 cadres dirigeants des entreprises du CAC 40 ont gagné en moyenne 1, 2 millions d’euros en 2010. Et pendant ce temps, la précarité, la misère se développent. Le nombre de bénéficiaires du RSA a, par exemple, augmenté de 9 % et concerne actuellement 3,72 millions de personnes qui survivent avec 460 euros par mois. En proposant une augmentation d’à peine 17 euros mensuels, le gouvernement défend un Smic de misère, soi-disant pour ne pas empêcher les patrons d’embaucher. Et cela malgré les diverses augmentations faites et annoncées pour les prochaines semaines comme par exemple celles des assurances, les déremboursements de médicaments rendant de plus en plus difficiles les fins de mois pour une grande majorité. Plan d’action anticapitaliste On le voit, les inégalités, la misère explosent pour les uns pendant qu’une minorité continue de s’engraisser grâce à la politique du gouvernement, grâce au président des Riches. Mais ces politiques sont maintenant totalement « vomies » par une majorité de la population, et être anticapitaliste aujourd’hui, défendre des politiques de rupture avec ce système, reste d’actualité.
C’est pourquoi il faut continuer de se mobiliser, de résister, pour l’emploi, les salaires, le refus de la précarité et du chômage, pour la santé, l’éducation. Il faut refuser d’attendre 2012 comme beaucoup nous le proposent. Et tous ceux et celles qui se sont mobilisés contre la réforme des retraites doivent continuer de se battre ensemble.
Face à la crise, aux politiques d’austérité, un plan d’action anticapitaliste doit être au cœur des débats, au cœur des mobilisations et des résistances dans les mois qui viennent proposant une répartition radicale des richesses. Il faut faire payer la crise à ceux qui en sont responsables, défendre une augmentation de salaire pour tous et toutes de 300 euros net et pas de salaires ou minima sociaux en dessous de 1 500 euros net, un partage du travail permettant à tous et toutes de travailler, l’expropriation des banques et la mise en place d’un service public bancaire qui permettrait de financer un plan de transition économique et écologique basée sur la satisfaction des besoins. Bref, pour l’année 2011, on continue de ne rien lâcher pour pouvoir tout changer !Sandra Demarcq