Publié le Vendredi 2 mars 2012 à 23h02.

29 février : toutes et tous ensemble contre l’Europe de l’austérité !

À l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), une journée d’action européenne a lieu le 29 février contre le nouveau traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance appelé aussi « pacte budgétaire ». En France, à l’appel de plusieurs syndicats, il y aura des manifestations et même quelques appels à la grève. Mais on est loin du compte.Décidé dans l’urgence sous la pression des agences de notation, le nouveau traité ou « pacte budgétaire » adopté par le Conseil européen le 30 janvier dernier, entérine l’obligation de la « discipline budgétaire ». Il oblige donc l’ensemble des pays européens à réduire toutes les dépenses publiques et sociales sous peine de « sanctions européennes ». Il impose également d’inscrire dans la Constitution le principe de réduction des investissements publics, baptisé « règle d’or », soit l’interdiction de tout endettement, autrement dit la fin de tout investissement public sur le long terme. Les capitalistes qui n’ont que le mot « relance » à la bouche veulent donc un traité qui dans les faits en constitue la négation. Tout pays qui refuserait d’obtempérer serait poursuivi devant la Cour de justice européenne.

Grande première dans l’histoire de la Confédération européenne des syndicats (CES), celle-ci s’oppose officiellement à un traité européen, elle qui jusqu’à présent les avait tous approuvés et soutenus, même le fameux traité constitutionnel (TCE) de 2005. Dans les faits, ce nouveau traité voulu par « Merkozy » met en œuvre une austérité généralisée et imposera partout la potion grecque : réduction des salaires dans le public comme dans le privé, privatisations massives, diminution du Smic, remise en cause profonde du droit du travail et des systèmes de protection sociale, augmentation de la TVA… Bref, toutes les mesures qui ont précipité le peuple grec dans la misère alors que les grandes entreprises privées et les grands armateurs continuent de prospérer.Une journée contre l’austéritéFace à ce nouveau traité nous imposant encore et toujours plus d’austérité, une journée d’action européenne a donc lieu le mercredi 29 février. Cette journée prendra diverses formes dans l’ensemble des pays européens. En France, à l’appel de la CGT, l’Unsa, la FSU et Solidaires, plus de 160 manifestations et rassemblements ont lieu, et une centaine d’appels à la grève ont d’ores et déjà été recensés dans les services publics, les transports, le commerce, la construction ou encore l’énergie. Cette journée sera l’occasion de s’opposer à l’austérité généralisée en Europe, que ce soit en Grèce, au Portugal, dans l’État espagnol, en Italie ou en France.

Ce sera l’occasion aussi de manifester contre les derniers mauvais coups du président des riches et autoproclamé « candidat du peuple ». Ses mesures renforcent encore plus les inégalités et accentuent la pauvreté : TVA antisociale, accords dits de « compétitivité » piétinant le code du travail et les conventions collectives, loi antigrève dans les transports aériens, terrestres et les aéroports, journée de carence non payée dans la fonction publique, baisse des indemnités journalières pour arrêt maladie… Mais il s’agira aussi de défendre l’augmentation de nos salaires et nos emplois.

Il faut donc tout faire pour que cette journée interprofessionnelle soit réussie, même si, sans appel à la grève, sans perspective au-delà de cette unique journée, elle est bien loin d’être à la hauteur de la situation.Les classes dirigeantes européennes veulent organiser un nivellement par le bas des droits sociaux en entraînant l’ensemble des peuples dans la spirale de la régression. Il s’agit d’imposer l’inverse, la garantie pour toutes et tous d’un salaire décent et d’un travail. Cela implique d’en finir avec la dette publique, de refuser tout d’abord d’en payer les intérêts, d’exiger un audit populaire en vue de son annulation, pour permettre à la population de prendre le contrôle des finances publiques par la nationalisation des banques et la mise en place d’un service public bancaire.

Ces exigences sont communes à tous les peuples d’Europe, elles sont aussi une exigence de démocratie. Elles supposent l’institution de nouveaux pouvoirs, tant au niveau national qu’européen, capables d’appliquer ces mesures en s’appuyant sur la mobilisation et l’organisation de la population.C’est donc une mobilisation européenne à la hauteur de ces enjeux qu’il faut construire.

Sandra Demarcq