Le gouvernement a utilisé la procédure d’urgence et le vote bloqué pour transposer l’accord national interprofessionnel dit de sécurisation de l’emploi en loi. Mais la machine institutionnelle s'est un peu enrayée. Bien insuffisant pour combattre cette régression sociale.Après le vote à l’Assemblée nationale où les seuls députés PS ont voté pour, la loi dite de « sécurisation de l'emploi », qui transcrit dans le droit l'Accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier dernier, est passée au Sénat. Là, les choses se sont passées un peu plus difficilement pour le gouvernement, et le ministre de l’Économie a décidé de couper court au débat en utilisant le vote bloqué, vote qui permet de voter sans prendre en compte les amendements proposés… Ce vote devrait être définitivement confirmé le 14 mai prochain, le gouvernement ayant dû reculer sur le calendrier initialement prévu, au vu du mécontentement d'une grande partie des parlementaires. On a sa dignité quand même !C'est dans la rue que ça se passePar ce vote, le gouvernement PS, au nom de la lutte contre le chômage, fait reculer gravement les droits des salariéEs et garantit au patronat le droit de baisser les salaires, d’augmenter les horaires, imposer la mobilité. Il suffira au patronat d’un accord local ou de branche pour accentuer la précarité et pouvoir licencier comme bon lui semble.Aujourd’hui, certainEs se réjouissent de la supposée « fronde des parlementaires » qui n'aura pourtant comme seul effet que de différer de quelques semaines l'adoption définitive de la loi. En l'absence d'échéances syndicales de mobilisation pour construire un vrai rapport de forces contre ce projet, c'est une bien maigre « victoire »…Sandra Demarcq
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