Publié le Vendredi 11 janvier 2013 à 22h41.

Accords syndicats – Medef : au pied du mur

Hollande met la pression sur les « partenaires sociaux » : ils doivent finaliser un accord sur l’emploi et la compétitivité des entreprises les 10 et 11 janvier 2013 qu’ils auraient déjà dû conclure à la fin décembre.

Le gouvernement leur a donné droit à une prolongation au-delà de laquelle il « prendra ses responsabilités ». L’enjeu est en effet décisif : soit les « partenaires sociaux » et surtout les syndicats de salariéEs s’accordent sur la flexibilisation de l’emploi en échange de contreparties marginales et apportent leur caution à ces mesures, soit le gouvernement doit en prendre, seul, la responsabilité.Les « avancées » mises sur la table par le Medef sont maigres : la taxation des contrats courts (fortement contestée par les PME) et la généralisation des systèmes de complémentaire santé. Les attaques, elles, sont gravissimes : flexibilisation du temps de travail et des salaires, libéralisation de la mobilité et limitation de toute possibilité de recours judiciaire. 

Valse-hésitationAujourd’hui le Parti socialiste ne dispose plus d’une présence militante dans le salariat lui permettant de peser. Son poids dans les appareils syndicaux est de ce fait relativisé. Certes, les syndicats les plus réformistes – CFTC, CGC – s’apprêtent à approuver sans honte les propositions du Medef. Mais FO et la CFDT hésitent à signer un accord qui pourrait être perçu comme un compromis entérinant de nouveaux reculs sociaux. Si pour FO, un revirement de dernière minute ne serait pas une surprise, la direction de la CFDT semble plus réticente à rejouer la séquence de la réforme des retraites, même si les enjeux et la situation économique et sociale sont très différents. À moins que Chérèque ne se soit engagé sur une signature en échange de sa nomination comme inspecteur général des affaires sociales ? Pour la CGT, à quelques semaines du 50e congrès confédéral, après des mois de tractations plus ou moins feutrées dans l’appareil sur la succession de Thibault, il est peu probable que ses responsables prennent le risque de créer de nouvelles turbulences.Robert Pelletier