Publié le Samedi 25 juin 2016 à 10h57.

Assurance chômage : Le Medef en embuscade

« Le régime d’assurance chômage ne sécurise pas suffisamment les demandeurs d’emploi, puisque 4 demandeurs d’emploi sur 10 ne sont pas couverts par le régime »... Qui a dit ça ? Le Medef lui-même !

Et pourtant ça ne l’empêche évidemment pas de faire des propositions qui aggraverait encore la situation des chômeurs : réintroduction de la dégressivité en cas de « recherche insuffisante d’emploi » ; révision du mode de calcul avec la fin du principe 1 jour cotisé = 1 jour indemnisé, le niveau d’indemnisation variant « en fonction de la situation effective du marché du travail » ; recul à 59 ans (au lieu de 50 ans actuellement) du seuil à partir duquel la durée d’indemnisation est de 3 ans.

Sachant que la précarité est une des causes principales du déficit de l’Unedic (à hauteur de 9,3 milliards d’euros), les propositions du Medef, c’est vraiment la double peine : pile les contrats précaires, face une allocation de misère !

Encore et toujours la loi travail…

Révélateur de cette politique, l’ultime séance de « négociations » du 16 juin s’est conclue sur le refus du Medef d’une hausse de cotisations sur les contrats courts (pour rappel 50 % des contrats durent moins d’une semaine !). Conséquence : la convention assurance actuelle reste en vigueur, et des « négociations » devraient reprendre à la rentrée. Le gouvernement lui-même « constate que l’attitude du patronat a conduit au blocage », c’est dire…

S’ajoutent aussi deux autres aspects concernant le régime d’assurance chômage, et non des moindres, contenus dans l’article 52 du projet de loi travail. En effet, cet article permettrait au gouvernement de contourner une décision du conseil d’État d’octobre dernier en permettant à Pôle emploi de prélever directement sur les allocations les indus constatés (issus par exemple d’oublis de déclarations lors de l’actualisation mensuelle…). De plus, les périodes de travail non déclarées lors de l’actualisation supérieures à trois jours ne seront pas prises en compte dans le calcul des droits.

Face à ces volontés, la riposte unitaire, associant organisations syndicales et associations de chômeurs, doit plus que jamais se poursuivre !

Correspondant