Publié le Mercredi 21 décembre 2022 à 10h35.

Au CASVP, la lutte paye et prépare l’avenir

La reconnaissance se voit sur la fiche de paie. C’est ce que les agentEs du Centre d’action sociale de la ville de Paris (CASVP), travaillant dans les restaurants Émeraudes et solidaires (pour les personnes âgées et en grande précarité) et les administratifEs, ont exigé.

Alors que toutEs les autres agentEs bénéficient de la « prime Ségur » (189 euros) ou de son équivalent, ils et elles étaient laissés sur le carreau. Avec l’aide de la CGT, ils et elles se sont très fortement mobiliséEs dans les restaurants depuis le 29 septembre. La mobilisation a été plus balbutiante chez les administratifEs.

Dans un premier temps, le CASVP et la Mairie de Paris ont refusé de négocier, renvoyant la responsabilité au gouvernement qui a mis en place les règles de ce « Ségur », qui dans sa nature même a été conçu pour diviser les travailleurEs du médical et du social.

Des repas de Noël annulés pour faire monter la pression

Alors, les grévistes ont fait monter la pression en occupant Pali Kao, la cuisine centrale du CASVP pendant un mois. Cette occupation a été levée pour le début des négociations en novembre. Pendant tout le processus, la grève a perduré, malgré les pressions, notamment des élus locaux. Des restaurants n’ont presque pas ouvert. Des repas de Noël ont été annulés.

ConscientEs que ce combat ne se jouait pas qu’au CASVP, les grévistes se sont jointEs à des journées de mobilisation plus larges, que ce soit dans les manifestations de la santé et du social ou dans les journées interprofessionnelles.

Le 14 décembre, la direction du CASVP a fait une proposition allant de 80 à 100 euros selon les agentEs. Cette proposition, bien qu’en deçà de la revendication initiale, a été soumise à l’AG de grévistes (où seulEs les grévistes ont voté). Ils et elles l’ont acceptée tout en gardant en tête que ce n’est que le début d’une mobilisation plus grande.

Il s’agit donc d’une semi-victoire. Victoire, parce que le CASVP ne voulait rien lâcher pour ces agentEs. Mais victoire incomplète, parce que le compte n’y est pas et que les administratifEs restent les exclus du « Ségur ».

Les grévistes et les syndicalistes du CASVP sont bien conscientEs que ce n’est que le début d’une nécessaire mobilisation plus large : le gel du point d’indice pendant plus de dix ans n’a pas été compensé par l’augmentation de l’année dernière ; l’inflation est effrayante pour tous, les conditions de travail sont en constante régression, la future réforme des retraites s’annonce dévastatrice.

Cette mobilisation a permis de constituer un groupe militant qui s’est donné rendez-vous en janvier pour les négociations sur les conditions de travail dans les restaurants Émeraude et solidaires. Elle a été l’occasion de se mobiliser pour la première fois pour certainEs d’entre eux et elles. Ce qui n’avait pas été le cas des mobilisations précédentes au CASVP, notamment contre l’augmentation du temps de travail (2021) ou contre la réforme des retraites (2019). À suivre…

Correspondante