On avait rarement vu cela à Saint-Barnabé, quartier le plus bourgeois du 12e arrondissement de Marseille. Samedi 23 octobre de 10 à 12 heures, plusieurs salariéEs du Carrefour-Market, dont de nombreuses caissières, ont cessé le travail à l’appel de leur syndicat CGT. À la stupéfaction de nombreux passants, les grévistes sont sortiEs sur l’esplanade où les attendaient de nombreux militants de l’union locale (UL) de la vallée de l’Huveaune, des membres du NPA et des « citoyens engagés », devant un magasin « décoré » de drapeau CGT et de pancartes dénonçant leurs conditions de travail. Leur combat porte sur la demande de titularisation des CDD, le paiement des heures supplémentaires, le passage à temps complet des temps partiels imposés (26 heures pour moins de 750 euros par mois !), l’augmentation des salaires et l’ouverture de négociations. Comme l’annonce le tract de l’UL CGT, « Le PDG de Carrefour, M. Lars Olofsson, gagne 9,25 millions d’euros et pourra prétendre à une retraite de 500 000 euros par an après trois ans de travail. Nos revendications peuvent être satisfaites sans mettre en péril la société. » Pendant deux heures, les salariéEs et les militantEs présents ont distribué de nombreux tracts et recueilli plusieurs dizaines de signatures de soutien à leur lutte, tout en ouvrant un dialogue inédit dans le quartier avec les passants souvent scandalisés par les conditions de travail de « leurs » caissières. À midi, les grévistes qui avaient été « remplacéEs » par des CDD sont rentréEs ensemble, la tête haute. Les grévistes ont pris conscience de leur force collective et ne comptent pas s’arrêter là. Ce n’est qu’un début !