Publié le Jeudi 30 juin 2011 à 19h16.

Centres d’appel : ras le casque

Les salariéEs des centres d’appel sous-traitants débrayent les uns après les autres. Ce mouvement inédit prend de l’ampleur dans toute la France. Depuis quelques mois, la tension a monté d’un cran dans les centres d’appel sous-traitants, après le refus du syndicat patronal d’augmenter les salaires de la branche en février dernier. Le patronat d’une grande partie des entreprises sous-traitantes, entreprise par entreprise, refuse une augmentation. Les salariéEs d’Arvatou-Laxou (Meurthe-et-Moselle) ont lancé une première grève qui a duré plusieurs dizaines de jours. Puis les salariés d’Armatis Boulogne ont déposé les casques afin de réclamer une plus juste répartition des richesses (voir Tout est à nous ! n° 108). Leur patron qui refuse de donner une prime de 200 euros à la centaine de salariéEs s’était par ailleurs autorisé à prendre plus de 200 000 euros de dividendes en l’espace de deux ans.

Face à ce ras-le-bol général, l’intersyndicale du secteur (SUD, CGT, CFTC, FO et CFDT) a lancé un appel à la mobilisation. Alors que 80 % des salariéEs du secteur sont au Smic, il était urgent de répondre en force au patronat. Pour la première fois, un appel commun à une journée de mobilisation a été accepté par les syndicats. Malheureusement la CFTC a refusé un appel massif à la grève… Malgré cela, 37 % des salariéEs ont débrayé dans une grande partie des entreprises (Teleperformance, Armatis, B2S, Acticall…).

Ce premier appel fut donc une grande réussite et a même permis à plusieurs sites de le déborder en continuant à débrayer dans la semaine. En effet, des sites d’Acticall comme celui de Saint-Étienne ou ceux de B2S (au Mans notamment) ont débrayé plusieurs fois dans la semaine. La réussite nationale a entraîné l’ensemble des salariés de ces sites dans une dynamique liée à un ras-le-bol général. Les actionnaires de B2S, par l’intermédiaire de son PDG, ont même déclaré avoir pris une claque en voyant tous ses sites débrayés durant plusieurs heures. Quant à la CFTC, elle fut obligée de rejoindre le mouvement, ce qui a permis d’augmenter le nombre de grévistes…

Mais cette mobilisation ne doit pas en rester là ! Une journée de négociation dans la branche a été programmée cette semaine et plusieurs négociations ont été ouvertes dans les entreprises. Mais au-delà des réunions, les salariéEs doivent à présent aller chercher une réelle augmentation de salaire. Le patronat, qui les a pourtant menacéEs par l’intermédiaire de sa hiérarchie, est maintenant prévenu : les petits jeunes des centres d’appel, même en CDD, sont capables de dire « non » et d’exiger une autre répartition des richesses. Les syndicats, par l’intermédiaire de SUD et la CGT, vont discuter très rapidement de la suite du mouvement.

Correspondant