Publié le Jeudi 12 janvier 2012 à 21h55.

Chômage

Sarkozy s’était présenté comme le président de l’emploi, et ces derniers jours encore, il gesticule pour faire semblant de tout tenter pour sauver des emplois chez Seafrance. Pourtant le bilan est là : 1 000 chômeurs de plus par jour. Officiellement, 2,85 millions de chômeurEs en catégorie A en novembre, ce qui fait un taux de chômage de 9,3 %. Le nombre de demandeurs d’emploi s’est accru de 5 % en un an. Un record dans ce siècle. La situation est pire encore pour les salariéEs les plus âgéEs, qui voient leur nombre croître deux fois plus vite avec plus 2,4 % en un mois. En 2010, le taux de chômage des femmes est redevenu supérieur à celui des hommes. L’écart entre femmes et hommes est de 1,2 point ; le chômage des jeunes femmes est de 3,1 points, à 25,9 %.

La crise économique et financière sert de prétexte supplémentaire à une accélération de la course à la compétitivité qui conduit à transférer directement ou indirectement de nombreux postes de travail vers des pays où les salariéEs disposent de moins d’acquis sociaux, où le prix du travail est moins élevé. En 2012, il est question de 280 000 suppressions de postes, ce qui ferait encore bondir le taux de chômage, bien au-dessus de 10 %.

Tempêtant sans relâche contre les 35 heures, le gouvernement prévoit, en application des volontés du Medef, de favoriser toujours plus les emplois précaires et le chômage partiel.

La « grande » mais surtout dangereuse idée consiste à adopter le dispositif législatif permettant la mise en place de contrats « emploi-solidarité » qui accroîtrait la flexibilité en contrepartie de blocages des salaires. Un chantage permanent, exercé branche par branche voire entreprise par entreprise, accélérant une remise en cause profonde des conventions collectives. Aux États-Unis, en Italie et en Allemagne, ces politiques ont fait leurs preuves avec un développement massif des travailleurs pauvres. Plus que jamais, 2012 devra être l’année de la bataille pour l’interdiction des licenciements et la baisse du temps de travail.

Robert Pelletier