Publié le Dimanche 27 juin 2021 à 12h00.

Clinique Rive Droite à Lormont (33) : après 22 jours de grève, une revendication vieille de 15 ans arrachée

Les salariées de la clinique s’étaient mises en grève le 17 mai, en pleine négociation salariale (voir Anticapitaliste n°572). Après 22 jours de lutte, elles ont fait céder la direction.

 

Au plus fort du mouvement, 50 % des salariées ont été en grève. Elles exigeaient une augmentation mensuelle de 100 euros pour touTEs ; la direction avait concédé, durant les négociations, une augmentation de 60 euros brut mensuel pour les infirmières de chirurgie et d’ambulatoire, la majoration de la prime de nuit de 10 à 11 % du salaire de base, des heures supplémentaires à 50 % jusqu’au 30 septembre, plusieurs postes, mais rien sur les salaires pour touTEs.

Les salaires, toujours les salaires

Les 160 euros net mensuel du Ségur et les mesures à venir, rappelées sans cesse par la direction, ne faisaient pas l’affaire. En effet, les salaires font partie des plus bas du groupe GBNA auquel appartient la clinique. Ils sont inférieurs d’environ 200 euros net à qualification et ancienneté égales, à ceux de la clinique Bordeaux Nord du même groupe. Ce qui n’attire guère les collègues alors qu’il manque du personnel partout.

Les 4 et 7 juin, la direction du groupe a fini par rencontrer la délégation de grévistes, sans rien lâcher de plus. Le 8, pendant que de nouvelles négociations se tenaient à la clinique, une quinzaine de grévistes sont allées au siège du groupe, à la clinique Bordeaux Nord, où le syndicat CGT avait appelé à débrayer en solidarité avec les grévistes et pour leurs propres revendications. Une trentaine de salariées de la clinique ont répondu présent, ainsi que des soutiens extérieurs, dont des militants interpro CGT, de la santé privée, des camarades du NPA dont nos élues de Cenon et Lormont, des représentants de l’UD et l’USD 33…

Le directeur du groupe, venu prendre la température, n’a pas été déçu. Il a dû se confronter à la colère des collègues en grève depuis 22 jours, ainsi qu’aux salariées de la clinique Bordeaux Nord où les négociations annuelles étaient aussi en cours.

Lors de l’assemblée générale tenue sur le parvis, il avait été décidé d’aller dans les autres établissements du groupe dès le lendemain. Une extension que craignait la direction.

De retour dans leur clinique, les grévistes ont appris la proposition de la direction de payer les 12 h de travail… 12 h au lieu de 11 h 40 jusque-là ! C’est bien la moindre des choses mais c’était une exigence de 15 ans qui représente un gain de cinq jours de repos, l’équivalent de 50 euros brut mensuel. Pour les retenues des jours de grève, elles seraient étalées jusqu’au 30 septembre.  

Après consultation des collègues, la reprise a été décidée, avec l’intention de se remettre en grève si les postes n’étaient pas pourvus et si des salariées étaient victimes de représailles, comme l’avait un temps menacé la direction.

Des liens forts se sont tissés au cours de ces 22 jours et depuis entre des salariées du groupe, mais aussi avec les militants venus les soutenir, précieux pour la suite…