50,54 % : c’est le score du rapport d’activité de la direction de FO lors du 24e congrès du syndicat, qui s’est tenu à Lille du 23 au 27 avril. Un chiffre qui ne tient pas compte des abstentions : près de 13 %. Depuis l’arrivée de Macron à la présidence, la confédération FO avait changé de tactique : participation assidue au dialogue social, coup de chapeau à Pénicaud...
Comme Mailly aime à le dire, ce congrès fut « rock and roll ». Durant tout l’été 2017, avec les premières fuites sur les ordonnances, de nombreux responsables syndicaux s’étaient inquiétés ou s’étaient fait l’écho des préoccupations des militantEs sur l’attitude de la confédération vis-à-vis du gouvernement. Cela s’était traduit lors du CCN (Comité confédéral national) de la fin septembre, rassemblant à la fois les secrétaires des fédérations et des unions départementales. Lors de ce CCN, le bureau confédéral avait renoncé à présenter sa résolution : une première.
« Le secrétaire général a vendu la classe ouvrière »
Au Congrès de Lille, ce fut un peu plus « cash ». Les syndicats ont envoyé des délégations avec un mandat clair : « Voter non au rapport d’activité ». À titre indicatif, les rapports avaient été votés largement lors des précédents congrès : 95 % ou 97 %.
L’entièreté de la discussion du rapport d’activité est disponible en vidéo sur internet. Si l’on fait un peu de tri et que l’on ne se concentre pas que sur les « ténors » syndicaux, on retiendra l’intervention d’une camarade de Doux qui explique que « le secrétaire général a vendu la classe ouvrière à Macron et au Medef »…
Le nouveau secrétaire général, Pascal Pavageau, se retrouve dans une situation bien compliquée : FO coupée en deux, entre la base qui réclame l’unité d’action et la grève générale, et certaines fédérations comme la métallurgie, adeptes du « réformisme ».
Côté résolution, le rappel de « l’attachement » de FO à la Charte d’Amiens est une garantie donnée autant aux « réformistes » qu’aux « anars ». D’un autre côté, la résolution générale précise : « Le Congrès considère que la perspective d’une mobilisation interprofessionnelle est aujourd’hui nécessaire, y compris par la grève. Il donne mandat à la Commission exécutive et au Bureau confédéral pour prendre toutes les dispositions et initiatives dans ce sens, y compris en lien avec toutes les confédérations syndicales, à la recherche de la plus grande unité possible. »
Au cours de la discussion, une militante des Côtes-d’Armor déclarait : « Il est temps d’entrer en résistance, il faut des positions claires ». Et il est plus que temps d’entrer en résistance, il est plus que temps d’organiser l’unité d’action, de réaliser l’unité de notre classe.
François-Joseph Tuc