Publié le Mercredi 5 décembre 2018 à 12h22.

Contre leur « démocratie », décidons par nous-mêmes !

Le système politique dans lequel nous vivons n’a rien de démocratique. Les partis politiques sont quasi interchangeables, les politiciens n’aspirent qu’aux postes de gestion des affaires de la grande bourgeoisie. Le président est élu tous les cinq ans et, une fois élu, est irresponsable et peut ne pas tenir ses promesses électorales, ou prendre des mesures dont il n’avait jamais parlé lors de ses campagnes. Les députéEs sortent des grandes écoles de l’administration, ou ils sont avocats, ou médecins, quand ils ne sont pas directement des hommes d’affaires… Ils ne nous représentent pas ! 

Exigences démocratiques élémentaires

Il s’agit de défendre des exigences démocratiques élémentaires : 

▸ Suppression de la présidence de la République et de ses pouvoirs exorbitants. 

▸ Suppression du Sénat, une assemblée de notables élus par les notables. 

▸ Proportionnelle intégrale à toutes les élections. 

▸ Interdiction du cumul des mandats et de plus de deux mandats consécutifs dans la même fonction. 

▸ Indemnité correspondant au salaire moyen d’un ouvrier ou d’un employé (actuellement 2 300 euros brut par mois).

▸ Droit de vote à toutes les élections pour les résidentEs étrangerEs.

Pour mettre en œuvre tout cela, une exigence démocratique élémentaire est de mettre à bas la Constitution de la 5e République, imposée sans le moindre débat après le coup d’État de De Gaulle en 1958.

La démocratie ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise

Des exigences démocratiques élémentaires qui imposent aussi de s’attaquer aux lieux réels de pouvoir : les banques, les grands groupes capitalistes, dont les dirigeants ne sont désignés que par leurs plus gros actionnaires, détiennent un pouvoir bien plus réel que les assemblées élues. De même, la démocratie s’arrête à la porte des entreprises : les salariéEs perdent tout droit réel et y sont soumis à l’autorité et à l’arbitraire patronal.

Les capitalistes s’arrogent le droit de licencier, de fermer des unités de production, de bloquer les salaires, de développer des productions polluantes, sans en rendre compte à quiconque : face à cela, nous devons remettre en cause le pouvoir patronal, à commencer par la propriété privée des moyens de production qui enlève à la population la maîtrise des richesses produites et des choix de production.

Prendre nos affaires en mains

Nous devons prendre nous-mêmes les droits démocratiques dont on nous prive, nous les travailleurEs, les chômeurEs, les retraitéEs ou les jeunes des quartiers populaires. Nous en avons les moyens, nous qui produisons toutes les richesses, nous sans qui rien ne peut fonctionner dans la société. Cela commence à l’usine et au bureau, où les salariéEs doivent avoir le droit de faire de la politique, de diffuser des tracts ou journaux politiques, de se réunir pour débattre. Le patron, lui, fait bien de la politique tous les jours : lobbying auprès des ministres ou des élus locaux pour obtenir subventions ou marchés publics, exiger des dérogations au travail du dimanche ou l’adaptation des lois à ses besoins.

Nous devons briser le secret industriel et bancaire derrière lesquels se cachent les patrons de nos entreprises pour masquer les mauvais coups qu’ils nous préparent. Ouvrir les comptes des entreprises, rendre publics leurs projets, en finir avec le secret bancaire, c’est à la portée du monde du travail, de celles et ceux, secrétaires, employéEs de banque... entre les mains desquels passent tous leurs comptes.

La démocratie ce n’est pas choisir tous les cinq ans des « représentantEs », c’est au jour le jour être maître des décisions vitales pour sa vie quotidienne dans l’entreprise, la ville, le quartier… sans déléguer ce pouvoir à de prétendus expertEs ou spécialistes.