Publié le Vendredi 8 juin 2012 à 09h48.

Dialogue social : c’est pas à Matignon qu’on obtiendra satisfaction

C’est devenu un rendez-vous habituel en début de quinquennat. Celui de François Hollande n’aura pas échappé à la règle : une « conférence sociale » réunissant gouvernement, patronat et organisations syndicales sera organisée avant le 14 juillet. L’objectif de cette conférence (qui se tiendra sur plusieurs jours) est de définir avec les « partenaires sociaux », l’ « agenda social » du quinquennat, en fixant pour chaque chantier une méthode. L’emploi y sera au centre au moment où se précisent les craintes de plans sociaux dans les télécoms, la grande distribution, la sous-traitance automobile, l’aérien...

Le premier acte de cette conférence sociale a débuté le mardi 29 mai avec des rencontres bilatérales entre le Premier ministre et les organisations syndicales et patronales. Ces rencontres ont été suivies d’une conférence « sur la méthode », le 5 juin, pour définir les chantiers à inscrire au menu de la grande conférence sociale.

De François Chérèque à Bernard Thibault en passant par Jean-Claude Mailly, tous se sont félicités de la reprise du dialogue social, même si la CFDT a été plus prudente en rappelant qu’ « au début d’un quinquennat, les relations sont toujours très bonnes, c’est en général après que ça se gâte ». Sur le fond, les organisations syndicales étaient venues porter leurs doléances et propositions au gouvernement. La CFDT a érigé l’emploi en « priorité numéro un », défendant notamment une relance rapide des contrats aidés. La CGT et FO ont exigé des gestes forts sur le Smic et les retraites. Quant au patronat, il a lui aussi été très clair. Que ce soit la présidente du Medef ou le représentant du CGPM, ils étaient tous d’accord pour mettre en garde le gouvernement sur une éventuelle hausse du coût du travail, autrement dit, pour le patronat, il ne doit pas y avoir de coup de pouce au Smic ni de réformes sur les retraites… À la sortie de ces premières rencontres, Michel Sapin, le ministre du Travail, a rappelé que les deux dossiers prioritaires du gouvernement étaient le « coup de pouce » au Smic et les retraites. Sans pour autant annoncer de décisions concrètes sur ces questions ou encore sur celle de l’emploi qui est la priorité de la majorité de la population.

On le sait, à travers cette conférence sociale, le gouvernement ne souhaite pas s’attaquer à la répartition des richesses nécessaire à l’augmentation des salaires ni même à légiférer contre les licenciements malgré l’accumulation des plans « sociaux » qui s’annoncent. Pour cela, il faudra créer une véritable opposition de gauche, un front de lutte et d’action au gouvernement Hollande-Ayrault pour obtenir ce que nous n’obtiendrons jamais dans les salons !

Sandra Demarcq