Publié le Vendredi 11 mars 2011 à 21h32.

Élections professionnelles à Air France

Les élections du personnel se sont tenues le 4 mars à Air France. Sur les 56 000 salariés concernés (au sol et navigants), Sud Aérien enregistre la plus forte progression, passant de 5,5 % à 8,54 %. L’autre forte progression revient à l’Unsa. La CGT passe de 22,35 à 18,84 % et la CFDT de 18,69 à 12,26 %. Dans l’industriel, regroupant 9 210 salariés qui réparent les avions, répartis entre les centres de Roissy, Le Bourget, Orly et Toulouse, la progression est encore plus remarquable. Sud Aérien devient le deuxième syndicat (et même premier hors collège cadre). Sud passe de 13,4 à 20 %, l’Unsa progresse de 22,9 à 25,6 % et les autres chutent : la CGT s’effondre, passant de 26,71 à 16 %, FO de 15,2 à 12,2 % et la CFDT de 14,4 à 11,3 %. Ce bouleversement est dû notamment au départ d’équipes entières de la CGT au Bourget et à Orly, motivées par l’exclusion de huit militants de la CGT Orly Nord en juin 2010. Ils refusaient la centralisation dans une section unique, dénonçaient la droitisation du syndicat et liaient cette dérive à la révélation de faits de corruption (dirigeant national de la CGT Air France reclassé au sein des plus hauts cadres avec la paye qui va avec, un autre percevant 1 800 euros en plus de son salaire…). Cette exclusion pilotée par la direction d’Air France s'était accompagnée de la menace de licenciement du principal dirigeant, qui s’était vu retirer son mandat de délégué syndical par la CGT (lire Tout est à nous ! n° 63). Les salariés exclus ont alors créé un nouveau syndicat, le Collectif général des travailleurs unitaires (CGTU). Un front syndical commun Sud Aérien-CGTU s’est mis en place.Le débat a fait rage pendant la campagne, entre dénonciation de la corruption dans le syndicalisme et défense des revendications (emploi sur le centre, préretraites et salaires). La réponse des salariés a été à la hauteur de l’enjeu : une participation massive (68 %) et un raz-de-marée Sud-CGTU !À Orly-Nord (3 780 salariés), Sud-CGTU passe dans le collège 1 (ouvriers et jeunes embauchés) de 14,5 à 42,7 % et dans le collège 2 (techniciens) de 13,4 à 34,9 %, devenant de loin le premier syndicat. Même phénomène au Bourget (700 salariés) où Sud dépasse les 50 % et rafle tous les sièges de délégués du personnel. À Roissy, la progression est forte aussi. Le message des salariés est clair : ils défendent le syndicalisme de terrain, veulent des délégués proches d’eux et de leurs préoccupations, des emplois et surtout des hausses de salaire. Plusieurs luttes partielles qui posent cette exigence ont commencé à éclore. Les militants NPA qui ont participé avec d’autres à ce superbe résultat voient confirmées leurs valeurs pour un syndicalisme unitaire et combatif. La voie est ouverte pour de nouveaux succès dans les luttes à venir !Joël