Publié le Vendredi 1 avril 2011 à 18h12.

Entre doute et combativité…

Le 24 mars avaient lieu les élections professionnelles à la SNCF (comité d’entreprise et délégués du personnel), avec un taux de participation de 73,9 %. La CGT obtient 37,37 % des voix, alors que l’Unsa (21,46 %) et la CFDT (13,76 %) progressent. SUD Rail reste stable à 17,38 %, FO totalise 8,58 % et la CFTC 1,03 %. Le contexte est marqué par des restructurations permanentes… et des luttes. Deux conflits majeurs en 2010 (quinze jours de grève reconductible en avril et 21 jours en octobre pour les retraites), des conflits locaux réguliers qui peinent à aboutir et une direction qui attaque sans relâche salaires et conditions de travail, sur fond de démantèlement de l’entreprise (« pour se préparer à la concurrence »). Donc pas de bouleversement électoral en 2011. Le seul changement est dans l’adaptation à la loi sur la représentativité syndicale : l’Unsa et la CFDT dépassent à présent la barre des 30 % et peuvent signer des accords seuls. Ce qui met la CGT dans un rôle de balancier : signer avec eux, les laisser faire ou s’allier avec SUD Rail pour totaliser les 50 % qui peuvent bloquer des accords… Le léger recul des syndicats combatifs (CGT et Sud Rail) est le reflet de la situation : beaucoup de luttes, mais pas de victoire... Pour autant, il n’y a pas de démoralisation. La progression du « pôle réformiste » répond à la croissance des effectifs de l’encadrement, ainsi qu’à une hésitation des cheminots entre recherche d’une stratégie victorieuse dans les luttes et tentation de la négociation à moindres frais… Dans une période déterminée par l’offensive sans précédent contre le service public ferroviaire, l’avenir dépendra donc de la capacité des équipes combatives (principalement à SUD Rail et à la CGT) de se coordonner et d'entraîner une majorité des cheminots dans des luttes victorieuses !