Les salariés des entreprises sous-traitantes de l’EPR de Flamanville subissent une exploitation forcenée. Le géant du bâtiment Bouygues, qui chapeaute les centaines d’entreprises travaillant sur le chantier, se voit reprocher une sous-déclaration d’accidents du travail, au point que l’Autorité de sûreté nucléaire, saisie par l’inspection du travail, est intervenue. Elle a débusqué 112 accidents non déclarés en 2010 sur le chantier de l’EPR, pour 377 déclarés, en épinglant une vingtaine d’entreprises ! On imagine alors les conditions de travail et les cadences. D’ailleurs, ce n’est pas par hasard que trois accidents mortels se sont produits depuis le début de l’année sur le chantier. Dernier scandale en date : une entreprise sous-traitante, Atlanco, basée à Chypre, prélevait près d’un tiers de la paie de ses ouvriers polonais en cotisations, sans que ceux-ci bénéficient d’une quelconque protection sociale. L’argent ? envolé ! Ces abus ayant été dénoncés publiquement, Bouygues s’est empressé de mettre fin au contrat d’Atlanco. Ce dernier a renvoyé 80 de ses salariés dès le week-end du 25-26 juin. Un seul est resté à Cherbourg, refusant de partir et réclamant son dû : 40 000 euros qu’il aurait gagnés jusqu’à la fin de son contrat. Bouygues et EDF couvrent des méthodes de voyous.