Publié le Samedi 7 décembre 2013 à 14h54.

Essonne : hargne anti-ouvrière au nom du « service public »

En grève du 7 au 15 novembre pour faire appliquer une décision de tribunal vieille de deux ans, les conducteurs de bus de Transévry-TICE ont été attaqués de façon violente par le président de la TICE et maire UMP de Courcouronnes. 

Celui-ci s’est exprimé au nom de la défense du « service public » alors que derrière Transévry se cache, grâce à une « délégation de service public », le trust des transports urbains Kéolis (47 200 salariés), filiale de la SNCF, 5e mondial sur ce créneau et principal concurrent de Transdev (ancien Véolia).Alors que la direction de Kéolis est restée muette, Beaudet, le maire de Courcouronnes, est monté au créneau contre les grévistes (« grève viciée dans ses revendications mêmes ») et s’est déchaîné après un incident grave, l’incendie d’un bus par quatre hommes cagoulés qui auraient aussi agressé le chauffeur non gréviste. Beaudet n’a pas hésité à parler de « tentative de meurtre particulièrement ciblée », alors même que l’enquête avait écarté cette hypothèse. Mais sa version des événements, la « terreur » qu’auraient exercée les grévistes sur les non-grévistes, a été relayée avec complaisance par une bonne partie des médias.

En soutien aux conducteurs de busVoici des extraits de la question posée par Francis Couvidat, conseiller municipal NPA d’Évry, lors du conseil municipal du 21 novembre : […] Au lieu d’éviter le conflit et ses conséquences : la pénalisation des usagers, l’employeur a choisi l’affrontement avec les personnels. Pire encore, durant cette longue semaine, l’autorité politique chapeautant le réseau urbain des transports TICE-Transévry a choisi son camp. […] À l’évidence, il est construit sur notre localité une « campagne » visant à délégitimer la revendication portée par les salariés grévistes et non grévistes, visant à criminaliser des syndicalistes qui ne se résignent pas à abandonner l’application du droit du travail et les revendications des salariés sur l’autel des politiques d’austérité.[…] Pour ma part, je suis complètement solidaire avec la revendication portée par l’ensemble des salariés de Transévry, […] ce d’autant que je suis favorable à un service public du transport qui prenne en compte autant l’intérêt de l’usager que les revendications salariales, les conditions de travail des personnels. »

Galia Trépère