Avec un chiffre d'affaires aux alentours de 700 millions d'euros et des bénéfices nets de plus de quatre millions, Fleury Michon n'est visiblement pas une entreprise en grande difficulté, quoi que leurs dirigeants en disent dans la presse pour justifier la scandaleuse fermeture d'usine à Plélan-le-Grand, avec la mise sur le carreau de 101 salariéEs.
Que l'on ne s'y trompe pas : si une entreprise comme Fleury-Michon ferme aujourd'hui cette usine, c'est pour maintenir, voire augmenter les profits des actionnaires de ce groupe coté en bourse.
Interdire les licenciements, réquisitionner l’entreprise, contrôler la production
Pour le NPA Rennes, il est inacceptable qu'une entreprise puisse licencier ou supprimer des sites sous couvert de plans aux appellations scandaleuses et insultantes tel que « plan de sauvegarde de l’emploi ».
Le NPA se prononce pour l'interdiction des licenciements, pour l'ouverture des livres de comptes, la mise à plat des choix budgétaires et financiers des patrons du groupe, la mise sous contrôle de l'entreprise (quitte à réquisitionner l'usine, les locaux, les machines) de Plélan sous le contrôle des travailleurEs du site et de leurs organisations syndicales.
Dans tous les cas, il faut dans l'urgence que le groupe assure la continuité du salaire et du contrat de travail de ses salariéEs, le financement de cette mesure devant être garanti par le patronat, notamment celui de la branche concernée. Pas unE salariéE ne doit rester sur le carreau.
En outre, le NPA considère que l'outil de travail, préservé et contrôlé par les travailleurEs, doit être mis au service de la reconversion de l'usine, pour une autre production, de qualité et respectueuse de l’environnement, tenant compte des limites de la planète. Qui d'autre que les travailleurEs de l'entreprise est en mesure de dire ce que pourrait être une production correspondant réellement aux besoins sociaux de la population, et non aux exigences d'un marché mondialisé en surproduction de produits transformés de basse qualité ?
Il pourrait alors s'agir d'un jalon dans la perspective d'une refonte de la filière agroalimentaire bretonne, rompant avec cette société inhumaine où les humains et la nature sont sacrifiés pour satisfaire la rapacité de quelques‐uns. Le capitalisme agro‐industriel détruit l’emploi paysan, ravage l'environnement, mène la vie très dure aux paysanEs et aux salariéEs des usines, engendre l'exploitation des animaux et génère une souffrance animale de masse.
Il est temps de se mobiliser, dans l'unité des salariéEs industriels, des travailleurEs de la terre, et de la population, pour mettre en discussion une véritable alternative, autour de la construction de la sécurité sociale de l'alimentation.