Publié le Lundi 31 mai 2021 à 09h54.

Fondeurs oui, chômeurs non

Samedi 29 mai, 1500 personnes se sont rassemblées à Hennebont, ville emblématique de l’industrie des forges, pour apporter leur soutien à la lutte, à la grève que mènent les fondeurs de la Fonderie de Bretagne (FDB, ex SBFM) pour le maintien de l’unité de production à Caudan et le refus que Renault, principal donneur d’ordres, lâche l’usine vers on ne sait quel horizon qui se soldera par 350 licenciements et probablement la fin de cette entreprise.

Après les interventions de Maël (secrétaire CGT FDB) réaffirmant les revendications de la grève, c’est un appel au soutien de la population et de l’ensemble du monde du travail qui a été lancé : « Nous sommes des travailleurs aux mains d’or mais surtout des travailleurs qui risquent d’être rayé de la carte si personne ne réagit, cela fait maintenant cinq semaines que nous occupons l’usine ».

Soutien populaire, syndical et politique

Les secrétaires de l’Union départementale CGT et de la fédération métallurgie ont pris la parole dans le même sens, avec des revendications en quatre points : maintien de la FdB dans le groupe Renault, une usine qui tourne en 3x8 et un volume minimum de 33 000 tonnes, préparer l’avenir avec la transition vers l’aluminium et le maintien de tous les emplois.

Outre la CGT, très majoritaire dans l’usine, et la forte présence des grévistes, les soutiens étaient nombreux dans la population ainsi que parmi les élus locaux. Présence également des délégations de Solidaires, de la FSU mais aussi du PCF, de LO, de la FI, du POI et du NPA.

À l’issue du rassemblement, une marche s’est organisée dans les rues de la ville, à laquelle notre camarade Pierre Le Menahés (ex secrétaire CGT de la SBFM) n’a pas pu participer, handicapé qu’il était par les séquelles de l’agression physique et violente qu’il a subie mercredi dans l’usine de la part d’un délégué CGT qui l’a violemment frappé et écrasé au sol.

Inadmissible à l’endroit d’un militant qui toute sa vie a été partie prenante des combats du camp des travailleuses et travailleurs, et a marqué durant des années l’histoire ouvrière et victorieuse de la SBFM, en particulier lors des épisodes 2008-2009.

Alors même que cette lutte difficile a besoin du soutien le plus large, cette épisode vient entacher une histoire et un présent ouvrier de lutte. Il n’est pas concevable de vouloir régler d’éventuelles différences d’appréciations dans une lutte par la « politique du coup de poing » comme le dit Pierre : « On peut avoir des désaccords. Mais la démocratie, c’est le débat »

Parce que la grève de la FDB en cours vaut mieux que cette misérable agression, nous apportons tout notre soutien à notre camarade Pierre Le Ménahes et à l’ensemble des fondeurs qui luttent pour une juste cause.