Publié le Lundi 23 juillet 2012 à 12h40.

Ford Blanquefort Défense des emplois de tous

Pour la 3e fois, le 29 septembre, jour d’ouverture du Mondial de l’automobile, un train spécial pour l’emploi va partir de Bordeaux pour Paris. Cette année c’est à l’appel des syndicats CFTC, CFDT et CGT-Ford.

Nous ne sommes plus au bord du gouffre. Après avoir voulu liquider l’usine puis vendu puis racheté, en mai 2011, Ford annonçait relancer l’activité avec notamment une nouvelle transmission automatique et s’engageait à maintenir au minimum 1 000 emplois. Nous ne sommes pas pour autant tirés d’affaires.L’usine est en chantier, le vide est quasiment fait et des nouveaux secteurs se mettent en place. Une période de transition qui devrait durer au moins dix-huit mois. Sur les 1 100 salariés, la majorité alterne de grosses périodes de chômage partiel, un peu de formation, un peu de travail avec les deux seuls secteurs en activité.Tout cela avec des aides publiques conséquentes : environ 35 millions d’euros devraient ainsi être distribués par l’État, la région ou la Communauté urbaine pour financer chômage, formation, aménagement du territoire, innovation… autant de prétextes pour patrons en « difficulté » ! Ford a fait des milliards de bénéfices ces dernières années. Officiellement les aides publiques sont conditionnées au maintien des emplois mais le niveau des emplois est fluctuant et flou. Il faut un nouveau projet que Ford se refuse à apporter pour le moment. Le baratin recommence pour nous faire accepter leur solution.  De plus, la multinationale refuse de remettre le logo Ford sur l’usine. Plus qu’un symbole, il s’agit que l’usine soit complètement intégrée dans le schéma de production de Ford Europe.C’est dans ce contexte que nous préparons cette manifestation à Paris. Sans confiance dans une direction qui a toujours tenté de manœuvrer, nous sommes convaincus qu’il faut maintenir la pression, pousser encore pour que Ford prenne des décisions favorables à l’avenir du site. Ces quatre années de mobilisations (manifestations, grèves, blocage usines, séquestrations, stand Ford envahis…) nous ont appris qu’il est possible de faire reculer Ford et d’empêcher ce qui apparaissait comme inéluctable. Il faut tenter un gros coup qui touche à l’image du constructeur sachant que nous n’avons plus l’arme de la grève.Le contexte est difficile. D’abord parce que l’effectif est éparpillé, le collectif de résistance affaibli. Et on sait que le patron compte bien en profiter. Ensuite parce que la situation économique européenne est très inquiétante. Partout les constructeurs automobiles ne parlent que de restructurer, de réduire le nombre d’usines. Et dans tous les secteurs d’activité, des plans de suppression d’emplois (licenciements, départs volontaires) et des fermetures d’usines se multiplient.Nous résistons comme nous pouvons. Il est évident que la seule perspective viable c’est la mobilisation de tous pour la défense des emplois de tous. À l’heure où les PSA Aulnay et les GM Strasbourg sont menacés directement, où autour de nos usines des milliers d’emplois sont aussi en danger, il faut trouver les moyens de faire converger nos luttes, d’être efficaces.Notre train de l’emploi essaie de porter la défense des emplois de tous, y compris des emplois induits, ceux des sous-taitants... C’est pour cela que nous l’organisons avec l’aide du Comité de soutien à FAI (First Aquitaine industrie) créé en 2008 et qu’il y aura des syndicalistes d’autres entreprises, des élus avec les soutiens de mairies et de partis.

Philippe Poutou