Publié le Samedi 22 mai 2010 à 12h36.

Fralib : la lutte continue !

Les salariés de l’usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône) poursuivent la lutte pour une plus juste répartition des richesses créées par leur travail1. Après 57 jours de grève, les salariés de l’usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône) appartenant au groupe Unilever (Thé Élephant et Lipton), ont décidé de poursuivre la lutte sous d’autres formes à l’intérieur de l’entreprise. Depuis le 8 mars, ils revendiquent 200 euros d’augmentation de salaire. Un protocole de fin de conflit a été signé avec la direction. Même si la revendication des 200 euros n’a pas été satisfaite, un certain nombre d’avancées sont à signaler : augmentation générale des salaires de 16 euros brut, participation de 16 euros brut à la mutuelle, abondement sur l’intéressement de 250 euros brut, prime exceptionnelle de 1 200 euros brut, embauche de quatre intérimaires en CDI, requalification de quatre postes d’opérateurs en techniciens de maintenance… De plus, certains jours de grève seront payés, d’autres pourront êtres pris en congés payés et la direction s’engage à ne prendre aucune sanction contre les grévistes. Les salariés de Fralib sont restés unis d’un bout à l’autre de leur grève, malgré la durée et l’intensité du conflit, les provocations de la direction, l’arrogante surdité du deuxième géant de l’agroalimentaire. La solidarité a atteint un niveau exceptionnel (50 000 euros). Cela leur permet de reprendre le travail la tête haute et de continuer à lutter jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Cette unité dans la lutte a déjà modifié le rapport de forces dans l’entreprise. Elle est pour tous les travailleurs une leçon d’espoir. Ce conflit a aussi permis de mettre à jour les méthodes des grands groupes pour confisquer la richesse produite au profit de leurs dirigeants et de leurs actionnaires. Ainsi, le groupe Unilever a mis en place un système – Unilever Supply Chain Company – qui lui permet de rapatrier en Suisse 200 millions d’euros de profits par an et de spolier l’État français de 67 millions d’euros d’impôts2. Cette lutte restera dans la mémoire de tous ceux qui veulent en finir avec le vieux monde de l’argent roi et du mépris des hommes. La grève des Fralib, si elle n’atteint pas encore pour l’heure l’objectif fixé, a permis néanmoins, outre les gains enregistrés en terme d’emplois et de rémunérations, de rétablir clairement une vérité : les hommes ont droit au respect et à une juste répartition des richesses qu’ils produisent. Les directions de Fralib et d’Unilever ne peuvent plus l’ignorer. Ce conflit démontre aussi la difficulté à remettre en cause le pouvoir des actionnaires et à rétablir l’équilibre capital/travail. Les capitalistes sont prêts à lâcher quelques miettes sur les bénéfices, mais ils ne cessent de rogner sur le salaire direct et le salaire indirect (protection sociale, retraite). La question du pouvoir dans l’entreprise et de la propriété des moyens de production est ici clairement posée. Seule la socialisation des moyens de production et le contrôle des travailleurs sur leur outil de travail permettront d’en finir avec l’exploitation et la spoliation des richesses produites. Frédéric Plique1. Voir article dans Tout est à nous ! n°51.2. Lire le détail sur http://npa13est.free.fr, rubrique « boîtes en lutte ».