Depuis le 8 mars, la production est arrêtée à l’usine Fralib, du groupe Unilever, à Gémenos (Bouches-du-Rhône). Les 185 ouvriers de cette usine qui produit du thé (Éléphant et Lipton) sont en grève pour une juste répartition des profits générés par leur travail. Les grévistes et leurs syndicats CGT et CFE-CGC revendiquent 200 euros d’augmentation de salaire. La direction propose une augmentation de 0,8 %... Depuis 1989, les effectifs sont passés de 286 à 185 salariés avec la fermeture d’une des deux usines (Le Havre) mais la productivité par salarié a augmenté de 50 %. Dans le même temps, les salaires se sont tassés. Un salarié payé 46 % au-dessus du Smic en 1989 ne l’est plus qu’à 3,5 % en 2009. Si les ouvriers doivent se serrer la ceinture, les patrons continuent d’être grassement payés : en 2008, la moyenne des dix plus hauts salaires de Fralib était de 6 000 euros, celle des dix plus hauts salaires d’Unilever de 37 482 euros et le salaire mensuel du PDG de 393 500 euros. En 2008, Unilever a reversé 750 millions d’euros de dividendes aux actionnaires après leur en avoir versé 300 millions en 2007. Une augmentation de 200 euros de tous les salaires (y compris ceux des dirigeants, avec les cotisations sociales comprises) correspondrait à une augmentation de deux centimes par boîte de 25 sachets de thé. La situation vécue par les ouvriers de Fralib ressemble à celle que vivent l’ensemble des salariés : baisse des salaires, augmentation de la productivité, du stress, des maladies professionnelles, de la pauvreté et... des bénéfices au profit des dirigeants et des actionnaires.