Publié le Jeudi 22 mars 2012 à 16h56.

Grève des facteurs des Hauts-de-Seine. Après 64 jours, une défaite pour la direction

L’occupation du siège national du 9 mars et l’intervention des élus aux côtés des grévistes avait permis d’obtenir des négociations. La direction de La Poste des Hauts-de-Seine s’était engagée dans ces négociations à faire intervenir à Nanterre un cabinet d’expertise choisi par le CHSCT qui aurait la possibilité de remettre en cause les suppressions d’emplois.

La direction est revenue sur ses promesses en fin de semaine dernière. La réaction ne s’est pas fait attendre : un débrayage massif à Malakoff/Vanves et surtout à Nanterre ont obligé la direction à revoir sa copie et à proposer un protocole qui a été signé lundi dernier. La Poste s’engage à respecter les préconisations du cabinet d’expertise, y compris en termes de créations d’emplois. L’intervention d’un tel cabinet crée un précédent qui va, espérons-le, peser au niveau national.

Les réorganisations des autres bureaux (Malakoff/Vanves, Montrouge, Fontenay) ne seront pas mises en place avant le 15 octobre.

Un collègue en CDD de Malakoff/Vanves est titularisé sur site et un collègue qui a enchaîné huit ans de CDD a quant à lui son CDI à Fontenay, sans aucune condition et avec reprise d’ancienneté. En cumulant la neutralisation des jours de grève obtenue dans le protocole et la caisse de grève, entre 50 et 60 % des jours de grève, en fonction des bureaux, sont payés pour les grévistes ayant fait le conflit de bout en bout. Toutes les revendications des grévistes n’ont pas été satisfaites, mais il s’agit clairement d’une défaite pour la direction qui a cherché quasiment jusqu’au dernier moment à rejeter en bloc leurs revendications.La stratégie des grévistes a payé. Une fois que Nanterre a démarré le conflit le 16 janvier, et malgré l’envoi par la direction de treize fourgons de CRS, les postiers ont opté pour une politique d’extension de la grève. Ils ont ainsi pu regrouper un maximum de forces et étendre le conflit.

Au moment même où le nombre de grévistes atteignait son pic, la direction a réussi à semer la zizanie en convaincant une partie des grévistes qu’il fallait négocier de manière séparée, sans les syndicats.Malgré tout, favorisés par le contexte de discussions sur la souffrance au travail à La Poste, les postiers ont réussi dans les deux dernières semaines du conflit à regrouper un maximum de soutiens autour d’eux (élus locaux et nationaux du PS, Front de Gauche...). Il a aussi fallu frapper fort en visant directement le siège national pour ébranler la direction. Le coup de grâce a été porté quand les grévistes ont surmonté leurs divergences et exigé ensemble que la direction respecte sa parole.

Au moment où le PDG de La Poste parle d’ « ajustements » concernant les réorganisations, l’issue de la grève dans le 92 est un encouragement à élargir la lutte. Les grévistes du 92 ont acquis une expérience de lutte commune entre bureaux. Ils ont adopté un appel à l’ensemble de leurs collègues postiers à une réunion nationale les 2 et 3 juin pour regrouper les équipes ayant mené ou comptant mener des bagarres contre les réorganisations et pour les salaires.

Correspondant NPA92