Le 27 juin, l'intersyndicale CGT-SUD-FSU-FO appelait les agents du ministère du travail à la grève, jour où Michel Sapin, ministre du Travail, annonçait les axes d'une réforme de l'inspection du travail.C'est un vrai coup de force. Alors que depuis janvier est organisée une pseudo-concertation avec les agents du ministère, les annonces ne reprennent que les propositions élaborées en secret par l'encadrement du ministère, propositions qui n'ont jamais été discutées !Le projet (baptisé sans rire « Pour un ministère fort ») part de l'inadaptation de l'inspection du travail au contexte socio-économique. Mais il ne propose rien de bien concret qui accroîtrait les effectifs et les pouvoirs de contrôle des inspecteurs et des contrôleurs du travail, moyens pourtant réclamés par les agents eux-mêmes.
Le patronat gagnantAu contraire, Sapin veut faire de l'inspection du travail un « facilitateur du dialogue social », alors que la loi dite « de sécurisation de l'emploi » renforce le poids de la négociation collective et des accords dérogatoires. Pour cela, il entend accentuer le « pilotage » politique et la pression hiérarchique, au détriment de l'indépendance des agents de contrôle.L'organisation projetée, qui se veut plus souple, permettra aussi de mieux déployer les suppressions de postes de contrôleurs du travail et de secrétaires, qui sont partie intégrante de cette réforme. Les conditions de travail des agents et le contrôle des entreprises en seront fortement affectés, au grand bénéfice du patronat.
Le comité inspection du travail / Pôle Emploi Île-de-France