Le NPA apporte son soutien à ce troisième meeting du collectif des 39 contre la nuit sécuritaire.
Le combat que vous avez engagé et que nous avons soutenu depuis le discours présidentiel du 2 décembre 2008 à Anthony est plus nécessaire encore aujourd'hui qu'il ne l'était il y a 2 ans dans un contexte où la machine sécuritaire s'emballe.
Les lois organisant le fichage, la vidéo-surveillance se multiplient. La répression contre les mineurs délinquants, la chasse aux immigrés et aux roms s'amplifie. La démolition de l'action sociale, du système de santé, des services publics s'accélère.
En psychiatrie, nous sommes passé des annonces à la pratique, avec la mise en œuvre de la loi HPST et la réforme de la loi de 1990 sur l’hospitalisation psychiatrique.
Cette réforme avec ses soins sans consentement hors hôpital radicalise l'actuelle loi de 1990. Si cette réforme passe la psychiatrie publique serait réduite à un rôle de contrôle social et son soin ne serait plus que de la gestion de symptômes d’une personne «susceptible d'être dangereuse». (dixit le projet de réforme).
Pour notre Nouveau Parti Anticapitaliste, l'idéologie des soins sans consentement s'inscrit dans une politique où l'humain est conçu comme un objet à rentabiliser. L'ultra libéralisme, ( nom "high tech" du capitalisme) , en rendant tout marchandisable amène à cette folie du sécuritaire.
Ainsi le social, l'éducation, le sanitaire, qui sont les domaines les plus fondamentaux pour permettre à un être humain de se constituer en sujet, sont remis dans les mains d'intérêt privés dont le but est purement lucratif. Les droits sociaux fondamentaux dont l'Etat devrait être le garant sont offerts en pâture aux marchés financiers. L'individu est mis à contribution : mutuelles, assurance santé privées, familles... creusant les inégalités.
Ces attaques des systèmes solidaires profitent à l'individualisation, elles détruisent ce qui organise permet et crée les liens sociaux, un tissu social.
C'est la porte ouverte à une société ultra violente ! Et là c'est le serpent qui se mord la queue. Une société violente génère par effet de miroir des comportements de violences. Et l'un des moyens de contenir cette violence «à bas prix» : c'est le sécuritaire.
Ainsi, se met en place le contrôle avec un repérage et un ciblage de populations dites «à risques» : les fous dangereux, les délinquants, les sans papiers, les roms.... Bref un système de ségrégation dont les solutions sont l'enferment, la contention, l'expulsion.
Cette maitrise obsessionnelle de la société permet d'asseoir un libéralisme absolu (en référence à la monarchie absolue durant laquelle eu lieu le «grand renfermement».)
En tant que parti anticapitaliste, nous voulions ausssi souligner l'importance de situer la question psychiatrique dans un débat de choix de société et pas seulement dans un débat d'usagers et de professionnels.
Le NPA est signataire de la pétition «Mais c'est un homme….» car c'est un texte qui s'oppose à la banalisation de la contrainte instaurée par la réforme. Il met en évidence l'aspect totalitaire de l'approche des soins et la contradiction qu'il y a entre le soin et le non consentement.
Pour le NPA, une personne en souffrance psychique reste un citoyen à part entière et doit être soumise au droit commun et non à une législation d'exception.
Cela passe bien sûr par le rejet de ce projet de réforme, inamendable, mais également par la remise en cause de la loi de 1990 qui est une loi de discrimination donnant tout pouvoir au préfet.
Nous pensons qu'il est aujourd'hui urgent de fédérer toutes les organisations syndicales, les associations, collectifs, partis politiques et de prendre des initiatives pour faire face à cette nuit sécuritaire, aux politiques de la peur.
Imposons ensemble un nouveau choix de société fondée sur l'émancipation sociale et la solidarité.
Le 25 septembre 2010.