Publié le Jeudi 5 janvier 2012 à 11h45.

La grève des facteurs de Lormont

Presque tous les facteurs de La Poste Lormont-Génicart (dans la banlieue bordelaise), soit les seize titulaires sur les dix-huit employéEs, se sont mis en grève totale et illimitée durant onze jours, en pleine période de fêtes, pour l’emploi et le service public.

Ils refusaient une réorganisation entraînant la suppression de deux tournées, sous prétexte de baisse de la population pour cause de renouvellement urbain (1 000 logements démolis dans le quartier, partiellement reconstruits). La direction se fiche que les bâtiments reconstruits soient parfois plus loin, et les nouveaux sites plus étendus. De plus, les quatre prochains courriers pour les élections et les impôts feront augmenter la charge de travail déjà lourde des facteurs qui n’arrivent plus à finir leurs tournées à temps, multiplieront les heures non payées, avec 1,5 minute pour distribuer chaque colis, même dans les tours…

Les grévistes défendaient aussi le comblement de deux postes vacants avec au moins des CDD.Ils ont eu le soutien des habitantEs, des éluEs de gauche et de nombreux militantEs locaux venus sur le piquet réunis tous les jours dès 6 h 45 devant le centre. C’est là, en assemblée générale, que se prenaient toutes les décisions.

Dans une lutte unitaire à l’appel de jeunes équipes de SUD et de la CGT, ils ont obtenu la suppression d’une tournée seulement, l’emploi de deux CDD sur les postes vacants et le report en septembre de la réorganisation, avec paiement d’une partie des jours de grève.

ConscientEs de ne pas avoir obtenu ce qu’ils voulaient, les grévistes ont repris le travail ensemble et la tête haute, en ayant beaucoup appris de cette bagarre déterminée et solidaire.

Une lutte « emblématique » aussi, comme l’a dit Philippe Poutou venu les soutenir un matin tôt au piquet de grève, car elle a montré aux autres postierEs menacéEs à tour de rôle par ces réorganisations, faites aux dépens des salariéEs et des usagerEs des services publics, qu’il est possible de résister.

Monica Casanova, élue NPA à Lormont