Depuis plusieurs années, les agents du centre de tri de Saint-Étienne-du-Rouvray, plateforme industrielle courrier (PIC) de Rouen-Madrillet, subissent les attaques incessantes de leur direction. En 2009, un long conflit s’était terminé par la signature d’un accord sur les horaires et un accompagnement social. Cet accord stipulait que les agents considérés en sureffectif devaient garder leurs horaires jusqu’à résorption du surnombre. C’est cet engagement que La Poste piétine en voulant imposer aux agents de nuit une augmentation du nombre de vacations ou un passage en régime de jour. Sinon, le licenciement ou la mutation d’office. Pour les 36 personnes concernées, ce serait un bouleversement de leur vie familiale et sociale, une augmentation des trajets alors que certains, déjà mutés d’Évreux il y a sept ans, habitent à 60 ou 70 km. La grève a démarré le 12 septembre, et les agents se heurtent quotidiennement aux provocations de la direction. En fait, La Poste veut faire payer aux postiers et aux postières ainsi qu’à leurs sections SUD et CGT des années de combativité et de résistance. En effet, en deux ans, La Poste a perdu quatre procès pour avoir refusé de maintenir quatre agents par machine de tri. À la PIC Rouen-Madrillet, les agents participent massivement à toutes les grèves locales et nationales. La Poste veut en finir avec ce foyer de contestation. Heureusement, les postiers de la PIC ne sont pas seuls. Les facteurs de Rouen ont fait deux semaines de grève en septembre à l’appel de SUD, puis de la CGT et, une semaine plus tard, de la CFTC. Après un an de galère dû à la mise en place de « facteurs d’avenir », ils ont regagné quatre tournées après une grève active, votée chaque jour par l’assemblée générale des facteurs, des manifestations quotidiennes en ville, à la direction, à la mairie… Dans le même temps, les facteurs de Fécamp, en cinq jours de grève, ont sauvé trois tournées qui devaient disparaître. Il a manqué à ces luttes une réelle convergence. Cependant, un cortège commun des agents de la PIC de Saint-Étienne et du centre de distribution a défilé en tête de manif le 23 septembre. Le 2 octobre, une collecte de soutien fructueuse a été faite pendant la manif. Correspondant