Publié le Mardi 3 mai 2016 à 19h30.

Lardy (91) : On ne laissera pas El Khomri faire sa com’ tranquille

Mardi 26 avril, la ministre du Travail Myriam El Khomri avait décidé de visiter un centre AFPA en région parisienne pour y annoncer les chiffres du chômage...

Elle avait choisi celui de Lardy, au « fin fond » de l’Essonne, en se disant qu’elle y serait tranquille pour nous faire croire à l’inversion de la courbe du chômage... Pour assurer le coup, l’annonce de sa venue n’a même été faite que la veille en fin d’après-midi.

Mais c’était sans compter sur les liens qui commencent à se nouer entre les militantEs des entreprises, des facs et de Nuit debout. En quelques heures, un rassemblement pour protester contre la loi travail était organisé par des salariés de Renault Lardy, un centre d’ingénierie situé à quelques centaines de mètres du centre de formation professionnelle, des étudiantEs de différentes universités parisiennes et des militantEs de Nuit debout. L’information ayant circulé dans le réseau militant, quelques cheminotEs en grève ce jour-là et des syndicalistes d’entreprises de l’Essonne s’y sont également joints.

Déploiement de force...

L’information avait aussi visiblement circulé dans des réseaux plus « martiaux », puisqu’un fort dispositif policier était déployé sur place, des gendarmes mobiles empêchant les manifestantEs de rentrer dans l’AFPA. Un déploiement de force qui n’a pas découragé ces derniers : les 70 personnes rassemblées ont même contraint le véhicule de la ministre à faire demi-tour et à faire un long détour pour entrer dans le centre. Un des manifestantEs a même réussi à participer à la conférence de presse de la ministre et à l’interpeller sur la loi travail. Décontenancée, celle-ci s’est tournée vers ses communicants avant de justifier son projet de loi, qui « vise à apporter de nouveaux droits aux salariés et reçoit le soutien de syndicats réformistes » !

Cette petite opération impromptue prouve que les ministres ne peuvent pas venir faire leur com’ tranquillement tout en faisant passer la loi des patrons. Elle montre aussi que, bien qu’encore minoritaires dans chaque entreprise, les travailleurs en lutte contre la loi travail sont déterminés à se battre jusqu’à son retrait. Une ébauche concrète de convergence des secteurs en lutte qui en appelle d’autres !

Correspondant