Publié le Mercredi 1 février 2017 à 10h36.

Le sale air des patrons et du gouvernement

Le service statistique du ministère du Travail a publié une étude sur les salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques intitulée « un regain de pouvoir d’achat dans l’industrie et les services ». Formule pompeuse pour une augmentation du pouvoir d’achat de 0,5 % en 2014... après deux années de recul.

En fait, ce que cette étude montre surtout, c’est la persistance d’inégalités importantes. D’abord, la hausse est cantonnée aux salariéEs les plus stables : les précaires (ceux qui ont changé de poste) voient leur pouvoir d’achat continuer de reculer et, avec les nouveaux salariéEs, ils ont des salaires sensiblement plus bas. Sous cet angle, l’enquête confirme la pression du patronat sur les salaires des jeunes et sur ceux des CDD, intérimaires, etc.

Si le salaire moyen est de 2 225 euros net pour un temps plein, il est tiré vers le haut par les salaires les plus élevés car, en réalité, un salariéE à temps plein sur deux gagne moins de 1 783 euros net. De plus, les écarts de salaires restent importants entre hommes et femmes (18,6 % en 2014). Ils sont particulièrement élevés dans le secteur des activités financières et d’assurance (– 38,8 %) et dans l’ensemble des autres activités de services (– 26,3 %).

Les salaires des entreprises petites et moyennes sont plus faibles que dans les grandes. L’évolution des salaires est différenciée selon les branches (la construction est encore en recul) et, dans l’industrie, si la moyenne progresse, c’est en grande partie du fait des salaires des cadres...

Si les dividendes se portent bien, les salaires ne suivent pas, ou alors chichement. Et, en 2014, les effectifs ont continué de reculer. Une autre étude du ministère du Travail souligne que le CICE n’a eu aucun effet positif décelable sur les salaires, une étude antérieure montrant que l’impact sur l’emploi était au mieux dérisoire.

Ce n’est donc pas de la bonne volonté des entreprises, ni de cadeaux supplémentaires aux patrons, ni bien entendu des entourloupes mises en avant par Fillon et Macron pour diminuer les cotisations sociales salariés (qui constituent bien une partie du salaire), qu’il faut attendre du mieux pour le monde du travail. Pour que sonne l’heure des salaires, la seule voie reste la mobilisation.