Le gouvernement s’apprête à augmenter le prix du tarif réglementé d’EDF de 6 % en juin prochain. Il avait renoncé à l’augmenter en février dernier, sous la pression du mouvement des Gilets jaunes.
Alors que les prix de l’électricité avaient stagné entre 1986 et 2007 (+ 2,6 %), ils ont explosé depuis 2007 (+ 50 % !), date de l’ouverture à la concurrence complète du marché de l’électricité. La hausse du prix de l’électricité est due en grande partie à la hausse des taxes, qui pèsent plus du tiers du prix total. Ces taxes (taxes locales, contribution tarifaire d’acheminement, contribution au service public d’électricité, TVA) ont augmenté de 40 % entre 2012 et 2016, contre une hausse du coût de production de 2 % ! Comble du comble : le taux maximal de TVA (20 %) s’applique à la consommation d’électricité, qui inclut les autres taxes. Une taxe sur les taxes donc ! Cette surtaxation de l’électricité est d’autant plus scandaleuse qu’elle touche un bien de première nécessité qui frappe plus fortement les plus pauvres (en proportion de leur revenu).
Scandale à tous les échelons
Le scandale redouble quand la commission de régulation de l’énergie (derrière laquelle s’abrite le gouvernement) recommande la hausse du tarif réglementé « pour éviter la faillite des fournisseurs alternatifs ». Autrement dit, EDF doit augmenter son prix pour permettre à ses concurrents de réaliser un profit suffisant ! Au nom donc de la « concurrence », l’Union européenne a créé de façon totalement artificielle un « marché » pour permettre à des capitalistes d’empocher des profits sur le dos des consommateurEs. En effet, des fournisseurs d’électricité qui ne produisent rien s’alimentent en électricité auprès d’EDF pour revendre plus cher aux usagerEs. Et EDF est prié de vendre le plus cher possible aux consommateurEs et le moins cher possible à ses concurrents pour leur permettre de maximiser leurs marges et lui piquer des parts de marché !
Il faut mettre fin à ce scandale : toutes les taxes sur l’électricité doivent être supprimées. Il faut supprimer le marché d’électricité et revenir au monopole d’EDF (qui doit retrouver son statut d’établissement public) sur la distribution de l’électricité, ce qui devra passer, entre autres, par la rupture avec l’Union européenne qui organise, avec ses directives, la casse de tous nos services publics.
Gaston Lefranc