Publié le Jeudi 16 juin 2011 à 14h17.

Leur monde : Brassens not dead.

La chorale la Canaille du Midi a subi une hécatombe commémorative à Toulouse en chantant Brassens devant l’hôtel de police, le 8 juin. « L’hommage à Brassens se termine au violon » plaisantent-ils après quelques heures passées au commissariat à être entendus, mais sans vocalises, pour avoir chanté Hécatombe1 devant les locaux de la maréchaussée. Brassens a accouché d’enfants aussi turbulents que lui, libertaire sétois. Ceux-là sont membres de la chorale toulousaine, la Canaille du Midi, fort connue pour donner de la voix lors d’actions anticléricales ou de soutien aux faucheurs volontaires. C’est en soutien à un Breton venu chanter à Cherbourg Hécatombe de Georges Brassens que la chorale a lancé un appel à la suite de sa condamnation à un travail d’intérêt général et à 100 euros d’amende. 

La Canaille du Midi a donc cherché les gorilles en singeant les cognes aiguisant leurs cordes vocales devant le palais de justice de Toulouse le 8 juin dernier. Renforcés par des ténors du drapeau, ils se sont rendus devant le poste de police du métro pour récidiver. « La chanson leur a pas plu, n’en parlons plus », ont dû penser les joyeux libertaires venus moquer les pandores. Mais ensuite, devant le commissariat central, les archers du roi ont trouvé que les bornes étaient franchies et ont alpagué tout ce beau monde. « C’est étonnant » m’explique Fred, paraphrasant Desproges, « qu’on ait pu être arrêtés à 32 pour avoir chanté du Brassens. Les flics ont eu du mal à gérer dans les locaux » continue-il. Convoqués boulevard de l’Embouchure, il n’est pas sûr que tout cela finisse en si bon chœur. « Le gendarmicide » pourrait redevenir un morceau de choix en ces temps d’outrage.

Que se serait-il passé s’ils avaient déclamé la Princesse de Clèves au marché de Brive-la-Gaillarde devant les perdreaux. À coup sûr, la princesse en aurait assommé « à grands coups de mamelles ».

Christophe Goby1. « Dès qu’il s’agit d’rosser les cognesTout le monde se réconcilie[...] En voyant ces braves pandoresÊtre à deux doigts de succomberMoi, j’bichais car je les adoreSous la forme de macchabées [...] Ces furies à peine si j’oseLe dire tellement c’est basLeur auraient mêm’ coupé les chosesPar bonheur ils n’en avait pas »