Publié le Mardi 13 juillet 2021 à 17h03.

Justice et vérité pour Adama !

Samedi 17 juillet aura lieu, à Beaumont-sur-Oise (Val dOise), la marche annuelle commémorant le meurtre d’Adama Traoré, tué par les gendarmes le 19 juillet 2016. Un an après les mobilisations massives contre le racisme et les violences policières, en France comme à l’échelle internationale, et dans un contexte judiciaire particulièrement « riche » pour la famille Traoré, ce rendez-vous revêt une importance toute particulière.

 

Coup sur coup, deux décisions de justice favorables à la famille Traoré ont remis le « cas Adama » sous ls projecteurs. Tout d’abord, c’est Assa Traoré qui a été relaxée dans le procès en diffamation que lui avait intenté les gendarmes responsables de la mort de son frère. Assa avait publié, en juillet 2019, une tribune titrée « J’accuse », dans laquelle elle accusait nommément les gendarmes d’avoir tué Adama. Le tribunal a estimé qu’il est « incontestable que sexpriment, à travers cette affaire, un ensemble de préoccupations sociales et sociétales dune réelle importance dans la France daujourdhui, susceptible dalimenter un débat d’intérêt général majeur », et a donc décidé, le 1er juillet, de la relaxer.

« La justice ne peut pas se passer de preuves »

Huit jours plus tard, c’est un autre de ses frères, Bagui, qui était acquitté. En prison depuis quatre ans et demi, Bagui était poursuivi pour sa responsabilité supposé dans les émeutes de Beaumont-sur-Oise et de Persan ayant suivi la mort d’Adama en juillet 2016, accusé de « tentatives de meurtre en bande organisée sur personne dépositaire de lautorité publique ». Au terme du procès, au cours duquel les mensonges des accusateurs ont été dévoilés un à un, le président du tribunal a conclu : « La justice ne peut pas se passer de preuves, or cest ce quil sest passé dans le cas de Bagui Traoré. » Bagui a donc été acquitté, et est ressorti libre.

Les développements de l’« affaire » Adama Traoré se poursuivent, et les éléments continuent de s’accumuler qui démontrent à quel point la famille Traoré s’est retrouvée au cœur d’une véritable cabale politique et judiciaire. Depuis plusieurs années, les preuves se sont multipliées qui démontrent, pour qui en doutait encore, que la « version officielle » n’était qu’un mensonge, et que les gendarmes ont bel et bien tué Adama Traoré, comme l’affirment ses proches et ses soutiens depuis cinq ans.

Cinq ans de combat

Cela fait désormais cinq ans que la famille d’Adama Traoré se bat contre les mensonges, les intimidations, les pressions, pour faire valoir la justice et pour obtenir la vérité sur la mort d’Adama. Cinq ans de combat acharné contre la violence et l’impunité érigées en système, contre l’institution policière et les ministres de l’Intérieur successifs, contre le déni de justice et les injonctions au silence. Cinq ans de lutte, dans la dignité.

« Cette attitude de linstitution judiciaire à l’égard de notre famille, et de celles de toutes les autres victimes, répétée sans scrupule est une offense grave à la démocratie dont la justice se doit normalement d’être le miroir. Triste spectacle auquel la scène internationale assiste: cinq ans denquête sans résultat pour Adama en France , un policier condamné aux États-Unis un an après avoir tué George Floyd. » : ainsi s’exprime le Comité Adama pour appeler à la marche du 17 juillet, rappelant que le combat dépasse de loin le seul cas, tragique, d'Adama, et concerne toutes les victimes de violences, qu’il s’agisse de celles, les plus graves, ayant entraîné la mort, ou de ces humiliations et brimades du quotidien qui rendent la vie impossible dans des quartiers entiers. 

Le NPA sera bien évidemment présent à la marche, au côté de toutes celles et tous ceux qui refusent de se soumettre à l’ordre policier, de se taire face à l’inacceptable, de renoncer à lutter pour la justice, la vérité et l’égalité.