Publié le Mercredi 11 mars 2020 à 10h37.

Marches pour la justice sociale et climatique des 13 et 14 mars 2020

Les 13 et 14 mars seront de nouvelles journées de la mobilisation internationale pour le climat.

Le vendredi 13, le mouvement Youth For Climate, qui avait initié la première grève mondiale pour le climat en mars 2019, appelle collégienEs, lycéenEs et étudiantEs à participer aux Marches pour l’avenir. Les jeunes interpellent aussi les professeurEs et personnels des établissements.

Pour le lendemain, samedi 14, des Marches pour le Climat se préparent dans plus de 80 villes. Elles sont appelées par les mouvements citoyens, Alternatiba, etc., et aussi, fait plus inhabituel, par un texte commun intitulé « Le 14 mars, nous marcherons ensemble pour faire entendre nos déterminations communes », signé par Attac, la CGT, la Confédération paysanne, la FSU, Greenpeace, les Amis de la Terre, Oxfam, l’Union syndicale Solidaires. 

Évolutions 

Les signatures, côte à côte, de la CGT et de Greenpeace, marquent une double évolution intéressante. Ce texte affirme la nécessité « d’affronter ensemble les crises sociales et écologiques », la conviction que « la résolution de ces crises réside dans une profonde remise en cause du système politique et économique actuel », la volonté de « collectivement exiger du gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et les inégalités sociales ». En affirmant que « les travailleuses et travailleurs et leurs organisations doivent pouvoir participer et décider au sein du processus de reconversion [et que] le développement de services publics de qualité et de proximité et la création de millions d’emplois sont également nécessaires à la transition écologique et sociale », il peut être un point d’appui pour que la mobilisation pour le climat devienne aussi une priorité pour les militantEs dans les entreprises. 

Convergences

Il y a aussi un « appel national unitaire, des syndicalistes, des Gilets jaunes, des intellectuels, des collectifs, des militants, à monter tous à Paris le 14 mars 2020 ». « Montrons que nous sommes capables de surmonter nos désaccords pour n’être qu’un seul bloc contre les BlackRock et autres sociétés d’investissement ou de gestion d’actifs auxquels ils confient nos avenirs », dit à juste titre cet appel. Les BlackRock, fonds de pension, banques ou assurances sont directement responsables de la course productiviste au profit, de l’exploitation des énergies fossiles et de la déforestation, causes du dérèglement climatique. La réduction du temps de travail comme le droit à la retraite à 60 ans maximum sont des revendications à la fois sociales et écologiques, pour travailler et produire moins, et pour partager plus. Le 14 mars est une belle occasion pour que la convergence des luttes ne soit pas un vain mot.

Municipales 

Les marches se tiendront, de plus, la veille des élections municipales. Et toutes les listes jouent à qui sera le plus vert ! On ne compte plus les promesses de plantations d’arbres et de végétalisations, les déclarations d’amour aux mobilités douces… Mais plus rares sont les engagements réels et concrets contre les projets climaticides d’auto-routes, de centres commerciaux, de méga-stades ou de parcs de loisirs… qui menacent terres agricoles, biodiversité et ressources en eau. Aucune lutte conséquente contre la pollution et le changement climatique ne peut faire l’impasse sur la responsabilité de la voiture individuelle. Le développement des transports publics gratuits afin de rendre bus, métro et tramways accessibles à touTEs, pratiques et confortables, est une réponse à la fois écologiquement efficace et socialement juste. Il doit s’accompagner d’une transformation de l’espace urbain pour rendre le vélo, la marche à pied plus sûrs et plus agréables. La publicité envahit l’espace public et consomme de l’énergie pour inciter à consommer toujours plus, souvent à coups de messages sexistes. À quand des arrêtés municipaux d’interdiction ? 

Locales, nationales et mondiales, sociales ou écologiques, nos exigences et nos luttes se conjuguent et se renforcent : faisons-les entendre ensemble les 13 et 14 mars.