Publié le Jeudi 5 février 2015 à 18h47.

Mobilisation : contre la loi Macron, ce n’est qu’un début...

Après 82 heures d’examen par la commission spéciale installée à cet effet, l’examen de la loi Macron, amendée à la marge, a débuté le 26 janvier dernier à l’Assemblée nationale. Au début de cette semaine, l’article 12 – il y en a 105 – était en discussion, une discussion supposée s’achever le 10 février prochain...

Ce même lundi 26 janvier, une manifestation parisienne pour exiger le retrait de la loi Macron, à l’appel de la CGT, de FO, de la FSU et de Solidaires, a rassemblé près de 10 000 personnes. Dans le cortège, des salariéEs du commerce, dont la dynamique de mobilisation via le Clic-P n’est pas étrangère à l’organisation de cette mobilisation interprofessionnelle, mais aussi de l’industrie, des professions judiciaires, des guides-conférenciers dont la loi veut nier la spécificité, etc. Le Front de gauche et le NPA étaient également représentés. En régions, ce sont des dizaines de rassemblements militants, souvent à l’initiative de la CGT, qui se sont tenus.Cette première mobilisation d’ampleur en appelle d’autres : elle a déjà contribué à ébrécher le climat d’unité nationale qui fait suite aux attentats ignobles, alors même qu’est parue dans le JDD une tribune d’une trentaine de chercheurs, PdG et économistes qui, au nom de cette même unité, appellent à voter la loi Macron sans rien y changer !

Plus que jamais, on lâche rien !La loi n’arrivera pas au Sénat avant mars. Il est encore temps de convaincre pour mobiliser davantage : sur Toulouse, un collectif conteste, y compris devant la justice, la privatisation de l’aéroport prévue dans la loi ; une grève des audiences est en cours dans plusieurs conseils de prud’hommes impactés par la réforme ; la mobilisation des journalistes a obligé le gouvernement à retirer l’amendement sur le secret des affaires… Ces initiatives doivent être décuplées. Aussi, les syndicats opposés à cette loi seraient bien inspirés d’appeler à une journée nationale de mobilisation, tout comme les fédérations du commerce. Le collectif 3A pourrait lui, sans attendre, initier une initiative centrale, comme un meeting ou une montée nationale.Pour le vote à venir, il faudra aussi prendre en compte l’effet Syriza sur certains députéEs socialistes, mais aussi la perte par le PS de la majorité parlementaire suite à la défection d’un des leurs (une perte qui pourrait être compensée par l’élection de son candidat au second tour face au FN dans le Doubs). C’est pourquoi, bien conscient de cet écueil, Macron fait les yeux doux à la droite, escomptant gagner les voix qui remplaceraient celles de gauche tentées par l’abstention, voire par un vote contre son projet.

LD