Publié le Jeudi 15 novembre 2018 à 10h19.

Nanterre : la mairie « citoyenne » en guerre contre la CGT et le DAL-HLM

Quand une municipalité « de gauche » s’en prend au mouvement social.

Cela fait 10 ans que le maire de Nanterre, Patrick Jarry, n’est plus au PCF, même si ce parti l’a soutenu lors des dernières législatives. En vain, puisque le siège est passé au Modem. 

La municipalité de Nanterre a connu diverses dérives droitières dans la dernière période, notamment en matière sécuritaire (vidéosurveillance, ébauche de police municipale), sportive (subventions aux clubs professionnels) et culturelle (initiatives élitistes), ainsi qu’une politique assez autoritaire vis-à-vis du personnel communal, revenant sur divers acquis des mandats précédents. 

Hostilité au mouvement social

Une attitude qui s’est récemment exprimée publiquement, avec en premier lieu une tribune du groupe MRC, membre de la majorité, dans le dernier bulletin municipal, qui se réjouit, en pleine campagne pour les élections professionnelles, de la concurrence face à la CGT avec l’arrivée de la CFDT, de l’UNSA et de FO, et critique sur un mode interrogatif les revendications syndicales : « Comment comprendre la survenance de conflits sociaux alors qu’un dialogue entre les agents et leur direction a été ouvert et où toutes les revendications ont été entendues ? »

Et dans un tract, c’est toute la municipalité qui s’en prend, sans les nommer, aux listes DAL-HLM des Offices municipaux et départementaux qui s’opposent à des démolitions de tours et à la vente de six des Tours Aillaud (« tours nuages ») à un promoteur pour y installer des logements de standing, des entreprises style start-up et des locaux culturels : « désinformation », « manipulation », « c’est faux ». À les lire, il n’y aura pas de délogements forcés puisque tout le monde sera relogé, ni de vente de logements sociaux puisque rien n’est encore signé. Et on devrait les croire sur parole… Quant à l’augmentation des temps d’attente des 6 000 demandeurEs de logements sociaux qui en résultera, qu’importe, puisque l’on fait de la « rénovation urbaine » et de la « mixité sociale » !

Correspondant