La région a commandé 40 trains pour remplacer les vieux trains Corail sur les lignes Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg. Fin du cauchemar pour les usagerEs ?
En tout cas une bonne nouvelle à court terme pour les travailleurEs de chez Bombardier, puisque le désordre de la production capitaliste et la priorité à la route (fret, cars Macron, voiture individuelle, etc.) ne permet pas de leur garantir l’emploi, alors qu’en plein réchauffement climatique, les carnets de commande de tous les constructeurs devraient déborder.La région reçoit donc 720 millions d’euros de l’État. Un marché de dupes, car elle a désormais la charge de l’entretien, de l’amortissement et du remplacement. L’État paye pour 40 rames sur la base du plan de transport actuel, alors qu’il en faudrait au moins 44 quand le réseau sera désaturé par doublement des voies à partir de Mantes. Et, plus fort encore, l’État en profite pour se désengager, non seulement de la responsabilité de ces deux lignes mais aussi de trois autres de moindre importance ! Ainsi va le démantèlement du réseau public, dans la perspective de l’ouverture complète à la concurrence conformément aux directives de l’Europe du capital…
Coûteux, inutile et anti-écologiquePar ailleurs, les tensions sont fortes autour du tracé de la ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN), qui doit être décidé en 2017. La réduction du temps de trajet n’est que le paravent de tous autres intérêts. Dans sa contribution à l’enquête publique de 2011 (cahier d’acteur n°19), le NPA écrivait : « La LGV est un investissement coûteux, inutile et anti-écologique. La construction de cette ligne coûterait plus de 10 milliards d’euros et ne profitera pas à la majorité de la population, mais seulement à une petite minorité qui aura les moyens de se payer ce luxe. L’urgence, ce sont des trains à l’heure, confortables et accessibles à tous, des rotations plus nombreuses, des embauches à la SNCF. »L’ouverture prochaine de la LGV Tours-Bordeaux est une confirmation : 300 km de grands travaux anti-écologiques pour gagner à peine 1 h 10 sur Paris-Bordeaux, 8 milliards pour une ligne concédée à 70 % au groupe Vinci sous le nom de Lisea pour 44 ans. Sa filiale Méséa en aura l’exploitation et la maintenance, la SNCF payera un droit de passage.Tout cela alors que des lignes ferment ou que le réseau existant nécessite un investissement urgent !
CorrespondantEs Seine-Eure
1 – http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-lnpn/site/DOCUMENTS/CAHIER_ACTEUR_DETAIL6258.HTM ?id=21