Sarkozy avait annoncé qu’il inaugurerait le 10 mars, la première des 22 unités hospitalières spécialement aménagées pour des détenus, à l’hôpital psychiatrique Le Vinatier à Lyon. Il lui fallait saupoudrer d’humanitaire sa politique de la peur du fou qui se traduit par un discours et une loi sécuritaire, à chaque fait divers. Mais une résistance unitaire a pris forme (CGT, Appel des appels, Solidaires, PCF, Front de gauche, NPA, CNT...) qui a construit cette soirée. Une résistance pour dénoncer ces emprisonnements à tout va qui criminalisent tous les malades, même celui qui vole pour manger, et au tournant que prend la psychiatrie : la construction de l’UHSA avec ses murs de huit mètres de haut, cache la réduction de moyens sur l’extra-muros, le regroupement des centres médico-psychiatriques, et des secteurs pour faire des économies, la baisse des moyens dictée par la loi Bachelot. Plus de 250 personnes de 19 heures à 1 h 30 du matin dans une ambiance conviviale... ce soir-là, à l’hôpital on a recommencé à réfléchir ensemble et on s’apprête à accueillir Sarko, s’il vient.