La réforme Penicaud comporte 2 volets : le premier est entré en vigueur le 1er novembre, le second devait s'appliquer au 1er avril. Concernant le 1er volet (augmentation de la durée de travail nécessaire pour ouvrir droit aux allocations) , le gouvernement fait le choix de maintenir ce dispositif dans la situation de crise actuelle ! Pourtant, déjà avant le confinement, l'Unedic chiffrait à 200 000 personnes impactées par les régles du 1er novembre.
Alors que la DARES a compté 500 000 inscriptions à Pôle emploi en mars (jusqu'à plus 30% d'inscriptions selon les semaines en comparaison avec mars 2019). Face à cette situation exceptionnelle, le gouvernement se contente d'annoncer principalement la prise en compte des mois de confinement dans la période d'affiliation (24 mois + durée du confinement) et l'allongement des allocations pour les chômeurs en fin de droit. La deuxième partie qui devait entraîner une baisse substantielle des allocations est reportée au 1er septembre... L'allongement de la durée nécessaire pour le rechargement des droits (6 mois au lieu d'un) aggrave la situation des salariés précaires, d'autant plus en ce moment.
Cette réforme doit être abrogée et pas reportée
Dans cette période de crise, le gouvernement aurait facilité la vie des chômeurs en permettant l'actualisation automatique. La direction de Pôle emploi qui se vante d' « en faire plus pour ceux qui ont en le plus besoin » va au contraire leur compliquer la vie, notamment pour celles et ceux qui ont travaillé ne serait ce que quelques heures au mois de mars. Ces périodes auraient pu être prises en compte a posteriori. Les procédures concernant les trop-perçus ont bien été suspendues, pourquoi ne pas décider l'actualisation automatique ? Cette revendication est défendue par les associations et certains syndicats de pole emploi (CGT, FSU, Sud). Elle est toujours d'actualité pour les mois à venir !