Alors que Macron et son gouvernement démissionnaire ont décrété une « trêve politique » estivale pour s’attribuer des réussites sportives d’athlètes ayant dû pour la plupart se préparer aux Jeux olympiques par l’endettement, la casse de nos acquis n’a pas pris congé.
Dans un contexte national toujours tendu et au lendemain d’élections législatives dont le résultat n’émeut pas la présidence, les badineries olympiques ne cachent pas son besoin irrépressible de violences sociales. Dans un décret du 10 juillet dernier, les macronistes ont légalisé la possibilité pour les vignerons d’annuler le seul jour de repos hebdomadaire de leurs employéEs une fois sur une période de 30 jours.
Objectif : faire baisser le coût du travail
Dans la suite logique d’une succession de réformes dégradant nos conditions de vie et de travail, de nouvelles dérogations semblaient s’imposer pour un secteur agricole qui s’affranchit déjà largement du code du travail (où certaines semaines de travail peuvent aller jusqu’à 72 heures). Cette réalité a déjà causé au minimum six morts en 2023.
De plus, le cynisme d’un tel décret fait froid dans le dos car de nombreuses personnes doivent chaque année courber l’échine sous une chaleur de plus en plus insoutenable, du fait du réchauffement climatique, pour pouvoir payer leur droit à vivre dans ce pays.
Cette attaque s’étendra-t-elle à d’autres secteurs professionnels ? Si le « motif exceptionnel » est invoqué pour priver de repos les travailleurs et travailleuses précaires, étrangerEs souvent sans papiers, ou encore étudiantEs, travaillant dans des vignes caniculaires sous prétexte de l’urgence de la récolte, il s’imposera certainement dès demain dans tous les autres corps professionnels, en tension ou non, pour continuer de poursuivre la mission macroniste de faire baisser le « coût du travail » et permettre au patronat de capitaliser toujours davantage sur la santé des salariéEs.
La droite et l’extrême droite ravies
Nous sortons à peine de la loi Travail de 2017, des réformes de l’assurance chômage et des retraites pour lesquelles les mobilisations ont été massives. Nous ne voulons plus de la casse sociale imposée par les gouvernements au service du capitalisme. Car il va sans dire que ce décret morbide ravit le FN/RN et les Républicains, premiers instigateurs de cette proposition de décret, qui n’auront donc encore une fois eu qu’à souffler l’idée au camp présidentiel pour la voir réalisée.
Le barrage est poreux, l’extrême centre se vautre dans la mise en place de mesures portées par l’extrême droite, car cette cohabitation leur paraît beaucoup plus douce et confortable que celle de gauche supposée découler des précédentes élections législatives.
Il est insoutenable d’être gouvernéEs encore et toujours par une même caste bourgeoise qui n’a que son profit pour boussole et qui est prête à envoyer nos camarades à la mort pour ses propres intérêts. En tant que section du NPA 37 qui est un département viticole, nous déplorons et condamnons la continuelle destruction de nos conquis sociaux, en même temps que celle de nos vies directement menacées par la politique d’un gouvernement pourtant démissionnaire car battu. Mobilisation pour nos camarades et pour une justice sociale digne de ce nom !
Comité NPA de Tours